A l'heure de la sensation avec Francis Bacon

Hugues Robert | Comme Francis Bacon fouillait les secrets de la chair, il faut fouiller les mystères d’un art au moyen des mots et de leur entrelacement, agençant la boucherie, l’abattoir, l’asthme, l’alcool, la roulette et le sexe, mêlant ce que cèlent Picasso, Velasquez, Goya, ou les carcasses de Federman, interrogeant chaque objet offert – justement – à l’étude, questionnant sans relâche chaque mot au nom de sa résonance intime… C’est ce que fait Perrine le Querrec dans “Bacon le cannibale”, livre hautement recommandable publié chez Hippocampe éditions.

Extase Totale ! le IIIe Reich sous speed, ou quand le nazisme était une drogue

Jean-Pierre Simard | “L’Extase totale” de Norman Ohler jette un regard original sur le nazisme et sa violence durant la Seconde Guerre mondiale. En y exposant l’usage et les conséquences de diverses substances psychotropes jusqu'au plus haut sommet de l’État. Le livre fourmille de détails avec son importante bibliographie : il ouvre une nouvelle porte sur l’immense tragédie du XXe siècle et la cruauté des dirigeants militaires et civils qui n’hésitent pas à doper leurs soldats pour essayer d’en faire des surhommes.

LIVRESL'Autre QuotidienOctober 26, 2018Norman Ohler, L’Extase Totale

Qui a tué Jupiter ?

Hugues Robert | 2 décembre 2018. Ils sont venus, ils sont tous là, cheffes et chefs d’État ou simples citoyens, en personne ou à travers leurs centaines de milliers d’inputs sur les réseaux sociaux, pour rendre un dernier hommage à Emmanuel Macron, lâchement assassiné quelques jours plus tôt. François Médéline a écrit, à toute allure et au rythme des crépitements virtuels de données bien réelles, l’enquête qui remonte les tenants et les aboutissements de ce crime spectaculaire et de son retentissement planétaire. Ah oui, n’oubliez pas, c’est un roman.

L'enquête Brel à Vesoul de David Dufresne

Jean-Pierre Simard | Disparu il y a quarante ans et quelques jours, de Brel, on sait tout. Maisons de disques et héritiers ont tout raclé, fonds de tiroirs pourris et photos jaunies, ça radote comme chez Les vieux, de la fenêtre au lit, du lit au lit, d'un disque à l'autre. Brel mérite mieux. Il mérite d'être bousculé comme lui-même défonçait la scène ; sinon, à quoi bon une nouvelle pièce à son Olympia ? Et c'est là l'enjeu du "On ne vit qu'une heure”, l’enquête de David Dufresne. Droit sur le quai, celui de Vesoul et de sa fameuse chanson, comme un périple dans la France des toiles cirées, des petits salons de coiffure, des centre-villes qui se recroquevillent dès 6 heures du soir.