Où peut-on croiser Melville, Truffaut, Berluti, Belmondo, Jean Seberg, Godard et un Paris disparu au coin de la rue Campagne-Première ? Nulle part ailleurs que devant l’écran très no!r d’A Bout de souffle que Carlotta ressortira en salle dès que le comité de crise qui règne ici daignera rouvrir les salles obscures.
Read MoreRichement analytique, une belle percée thématique dans l’œuvre protéiforme de David Cronenberg.
Read MoreMaudit ! n'est pas la fiction fantaisiste d'une malédiction cryptique mais une fantastique traversée du miroir, le cauchemar éveillé d'une histoire mal dite. Maudit qualifie celui dont on dit du mal et dire du mal est un mal dire antique dont les rayons ensorcellent en brûlant en profondeur et en montant jusqu'au ciel – le marronnage est un génie hérétique dont il faut célébrer l’éternel retour.
Read MorePour changer de “Minuscule”, “La petite taupe”, les vieux “Mickey” des années 30-40, d'abord en noir et blanc puis en couleurs, ou les “Silly Symphonies” du même Disney. Ray Harryhausen fut le grand maître de l'animation en volume et des trucages cinématographiques
Read MoreConstruit avec les archives familiales, ce film de plus deux heures d’Alex Winter approche enfin le personnage de Frank Zappa dans ses contradictions géniales, en en restituant les faces cachées. Bonheur de visionnage que je conseille à tous, on y voit le parcours et les témoignages de nombreux personnages de sa galaxie. A mon avis, le plus beau film qui lui a été consacré.
Read MoreJean-Jacques Birgé \ “Berlin Alexanderplatz” est considéré comme le chef d'œuvre de Rainer Werner Fassbinder. Lancé dans la saga de Franz Biberkopf qui dure plus de quinze heures "en treize épisodes et un épilogue", je me suis passionné pour ce portrait de l'Allemagne qui a subi le Traité de Versailles et s'enfonce dans le chômage et la pauvreté, préparant le lit du nazisme.
Read MoreDans son nouveau documentaire, Hubert Sauper quitte l’Afrique (la Tanzanie du “Cauchemar de Darwin”, le Soudan de “Nous venons en amis”) pour Cuba. Dans l’indigent panorama cinématographique actuel, “Epicentro” s’impose, par son actualité (où en est Cuba ?) et par la richesse des matériaux culturels et historiques qu’il met en œuvre.
Read MoreLes violences policières, si elles sont filmées, notamment par ses victimes, manquent encore d'être vues. C'est l'invu des violences policières qui invite à parler en les donnant à voir et à revoir et, ainsi, à les penser. Pour cela “Un pays qui se tient sage” vaut la peine d'être vu quand il essaie d'être face à la Méduse des violences policières l'équivalent du bouclier d'Athéna. Mais la peine aurait pu l'être davantage encore en ne cédant ni sur le recours à des limitations problématiques de la focale adoptée, ni sur le réflexe roué de l'efficacité qui obscurcit l'effort de pensée plutôt qu'il ne l'éclaircirait.
Read MoreComme un étrange écho du passé, dans l’Amérique suprémaciste de Trump, est ressorti en DVD le brûlot anti-ségrégationniste de Roger Corman daté de 1962, The Intruder, adapté du roman Un Intrus de Charles Beaumont. Le premier grand rôle d’un William Shatner (futur Captain Kirk) médusant de duplicité.
Read MoreGéant du graphisme américain, Saul Bass a œuvré autant pour la presse que le cinéma où il a offert une révolution aux génériques avec Hitchcock et Preminger et en créant des affiches qui tuent. Carlotta ressort son seul film Phase IV ; l’occase de voir ses courts, lire le livre consacré au sujet et de profiter du nouveau mastering.
Read MoreUn superbe décryptage des imbrications et des enchâssements thématiques et conceptuels inlassablement à l’œuvre chez Christopher Nolan.
Read MoreLa vérité nue (Where the Truth Lies) est le onzième long-métrage d'Atom Egoyan, un polar sulfureux de la trempe du Grand sommeil (The Big Sleep), le chef d'œuvre d'Howard Hawks avec Bogart et Bacall. Il partage avec ce modèle du film noir son ambiance confuse où les tabous sexuels encombrent les personnages.
Read MoreMichael Powell (1905-1990), à l'égal d'un Jean Renoir ou Jacques Becker est un réalisateur anglais plutôt méconnu ici. Un de ses derniers films, le sublime The Peeping Tom (Le voyeur) fit scandale et sonna le glas de sa carrière, bien qu'il la termina aux USA, directeur du studio Zoetrope de Francis Ford Coppola. Un singulier gentleman.
Read MoreCes quinze derniers jours, passé pas mal de temps devant l’écran de la télé et eu envie de vérifier les dires de tous ceux qui balancent en masse des listes de films et de docu. Le bureau de vérif de La Nuit en ressort ceci, dans un désordre total, pour vous éviter les trucs abscons.
Read MoreAlors que le réalisateur Bong Joon-ho a captivé le public à l'étranger avec sa sombre satire “Parasite”, en Corée, le nom de son sous-titreur en anglais, Darcy Paquet, a fait les gros titres des médias locaux. L’occasion de s’intéresser à un métier indispensable pour que le cinéma s’exporte, et pourtant totalement sous-estimé, celui de sous-titreur.
Read MoreIci, un homme tombe amoureux d’une femme qui l’est déjà et va tout faire pour la conquérir. Le premier, c’est Marcello Mastroianni, la seconde, Maria Schell, et l’absent, Jean Marais. Adapté de Dostoïevski, c’est un film atypique et en décors reconstitués dans la filmographie de Luchino Visconti, où ne semblent se mouvoir que les deux personnages qui mènent le récit.
Read MoreJe ne suis pas aussi emballé qu'Antonin par la mise en scène de Christoph Marthaler du spectacle sur Charles Ives, mon compositeur "classique" préféré avec Edgar Varèse, mais je suis resté scotché à l'écran pendant les deux heures dix de la projection.
Read MoreLa cravate à deux nœuds de la nullité politique et du ratage esthétique étrangle doublement les auteurs de La Cravate. Ayant voulu recréer par une somme d'artifices immodérée un adversaire à leur mesure, ils auront d'autant plus raté la mesure de l'adversité, la reconnaissance de l'ennemi qu'il y a en soi et les courts-circuits de la réversibilité cinématographique. Nœud coulant, film coulé.
Read MoreAprès avoir regardé le “Sàtàntango” de Béla Tarr, on se dit qu’il est plus nietzschéen que proustien. Chez lui, et plus précisément ici : "Le monde subsiste; il n'est pas quelque chose qui devient, quelque chose qui passe. Ou plutôt : il devient, il passe, mais il n'a jamais commencé à devenir et ne cessera pas de passer - il se maintient dans ces deux processus... il vit de lui-même : ses excréments sont sa nourriture..." Alors, pourquoi 7,30h pour un film ?
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