Ce qui nous dérange profondément, d’un attentat à l’autre, c’est l’émergence en nous d’une conscience, une conscience dont nous ne voulions pas et qui nous dit, de plus en plus clairement, que, désormais, la paix, que nous concevions comme une entité, est devenue une simple donnée soumise à des variables. Ce qui nous arrache à nous-mêmes, c’est le fait de savoir que la terreur est maintenant l’autre nom de la vie redéfinie par ceux qui la jugent inconvenante.
Read MoreUn peu avant midi, le type sonne : j’ouvre : je m’appelle P***, et en ce jour des morts, je voudrais vous parler de la résurrection de la chair.
Read MoreIl n’est pas question ici d’aborder la question de l’écriture inclusive, mais plutôt de s’interroger sur la réaction « solennelle » des membres de l’Académie française, lesquels viennent de publier un communiqué, ou plutôt une « déclaration », afin de faire savoir tout le mal qu’ils (ou elles ?) pensaient de ladite écriture inclusive.
Read MoreLire Pessoa ce soir, pour arrêter les pensées, accable : aucune phrase n’est juste, ce soir. Je lis Pessoa toujours comme un oracle : le livre ouvert aux hasards à chercher des réponses. Ce soir, chacune tombe dans l’impuissance, la contemplation oisive, l’acceptation du nul. Je comprends la rage de Ne. à sa lecture, une rage froide et définitive qui m’avait impressionné et que je ne comprenais pas : une rage d’être à chaque instant en travers de la phrase : combien je la ressens.
Read MoreLa tentation est grande de tendre la main vers le titre de Fleur Breteau, et de s’emparer de la sobre virgule (fournie sans les piles) qui protège l’amour de ses accessoires – puisque son livre s’intitule très précisément L’amour, accessoires et qu’il relate son expérience dans une boutique qui vend des (soyons concis) ustensiles érotiques. Une fois muni de cette virgule ma foi assez joliment galbée, et certainement fonctionnelle avec un peu d’imagination, il serait, là encore, tentant d’en faire un usage un peu instinctif et très possiblement agréable.
Read MoreCe restau tu tombes dessus un jour de pluie marches depuis une bonne heure malgré les gouttes observer le quartier t’immerger ses bruits ses cris ses allées et venues dans tous sens prises dans la grisaille les rues se ressemblent encore davantage un peu embrumé tu avances au ralenti commences à être trempé pluie tiède fond de l’air tiède la faim aussi...
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