En septembre dernier, une professeure de l’Université d’Ottawa donne un cours. Elle utilise le mot « nègre » pour illustrer comment des groupes marginalisés peuvent récupérer des mots péjoratifs. Une étudiante lui a fait remarquer que ce mot ne peut pas être utilisé par une personne blanche, avant finalement de porter plainte auprès du doyen de l’Université. L’institution a suspendu temporairement la professeure. On imagine la virulence des débats depuis. Dans le contexte du meurtre de Samuel Paty, et de la chasse aux sorcières décoloniales et féministes dans les universités souhaitée par certains, l’affaire fait aussi du bruit en France. Disons-le tout de suite, pour nous, l’étudiante n’avait fait qu’énoncer une évidence, intégrée par tous les amateurs de rap qui ont une cervelle : un rappeur noir peut dire “my niggers”, voir même “mes négros”, et cela n’aura jamais le même sens que si un rappeur blanc se mettait à parler des “nègres”. Cela ne se fait pas, et il n’est pas dur de comprendre pourquoi. Alors ce que tous les rappeurs comprennent, pourquoi des universitaires ne le comprennent pas ? Voici en tout cas un point de vue canadien sur la question.
Read MoreÉcrite en avril 1963 pendant un séjour en prison, suite à une « action directe de désobéissance civique » (occupation par des Blancs et des Noirs de lieux publics légalement réservés aux Blancs), cette lettre est adressée aux « blancs modérés », c’est-à-dire aux Blancs qui reconnaissent le caractère illégitime de la ségrégation raciale, mais qui reprochent aux activistes noirs d’être trop « impatients », trop « extrémistes », et d’utiliser des moyens de lutte illégaux.
Read MoreLes antiracistes en France sont constamment accusés d'être des «identitaires» portant atteinte au supposé universalisme de la République «daltonienne». Mais les revendications soulevées lors des manifestations qui ont suivi le meurtre de George Floyd soutiennent l'universalisme actuel: un engagement à lutter contre l'oppression qui reconnaît la réalité de la violence raciste et coloniale.
Read MoreNous ne tremblons pas pour affirmer qu’il est entré de l’Afrique en abondance dans l’histoire de France, que cela a créé quelque chose d’ineffaçable, que les humains qui ne se laissèrent pas réduire à l’esclavage sont les ancêtres de tous ceux qui se disent membres de la nation française, qu’il n’y aura pas d’art particulier d’être français hors de la capacité à les reconnaître, à les célébrer, à les étreindre avec amour et respect.
Read MoreLe 7 janvier 2005, le corps de Oury Jalloh, un demandeur d’asile originaire de Sierra Léone, était retrouvé mort, brûlé vif dans une cellule du commissariat de Dessau. Le 12 octobre dernier, la justice allemande a enterré définitivement le dossier. Nous avons rencontré, le 3 novembre, le collectif « Initiative pour Oury Jalloh » qui n’entend pas en rester là.
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