En septembre dernier, une professeure de l’Université d’Ottawa donne un cours. Elle utilise le mot « nègre » pour illustrer comment des groupes marginalisés peuvent récupérer des mots péjoratifs. Une étudiante lui a fait remarquer que ce mot ne peut pas être utilisé par une personne blanche, avant finalement de porter plainte auprès du doyen de l’Université. L’institution a suspendu temporairement la professeure. On imagine la virulence des débats depuis. Dans le contexte du meurtre de Samuel Paty, et de la chasse aux sorcières décoloniales et féministes dans les universités souhaitée par certains, l’affaire fait aussi du bruit en France. Disons-le tout de suite, pour nous, l’étudiante n’avait fait qu’énoncer une évidence, intégrée par tous les amateurs de rap qui ont une cervelle : un rappeur noir peut dire “my niggers”, voir même “mes négros”, et cela n’aura jamais le même sens que si un rappeur blanc se mettait à parler des “nègres”. Cela ne se fait pas, et il n’est pas dur de comprendre pourquoi. Alors ce que tous les rappeurs comprennent, pourquoi des universitaires ne le comprennent pas ? Voici en tout cas un point de vue canadien sur la question.
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