Disco-surf à Hawaï

Certains compilateurs vous envapent avec de la daube mais, même là, on trouve des perles. Exhumation de chatoillances disco-soul-funk hawaïennes.

Il existe depuis quelques années, une volonté d’exhumer tout et n’importe quoi dans le registre de la compilation, du super inconnu qui devance les modes de plusieurs années et n’a jamais attend une grande écoute aux scies qu’on trouve dans toutes les pubs télé. Mais quelquefois, le parti-pris thématique attend son but, à faire d’une micro-niche, d’un domaine qui existait déjà sans reconnaissance de son public, un jalon de l’histoire de la musique.

Aloha Got Soul_ Soul, AOR, & Disco in Hawaii 1979-1985 2.jpg

Telle se place la compilation Aloha Got Soul: Soul, AOR & Disco in Hawai’i 1979-1985 qui balance la prod locale de haut niveau avec des musiciens qui ont oubliés les chemises à motif perroquet de couleur locale ( quoique!) pour balancer le groove et faire se trémousser les popotins les plus rétifs. Vu le catalogue envisagé, qui passe de la soul au funk sans oublier la disco - le moteur des ventes et des rotations radio de l’époque prise en compte- on va du simplet au passionnant. Mais là où cela devient vraiment étrange, c’est quand la musique sort du cadre de son registre typé pour aller ailleurs et réussir à mixer des sons qui apparemment n’ont rien à faire ensemble. C’est le cas de quelques perles ici présentes qui distordent bien l’oreille à la première écoute et y restent, comme un possible oublié de ce quele son aurait pu être… “O’Kailua” de Nohelani Cypriano, “Kawaihae” de Brother Noland et “Kona Winds” de Marvin Franklin with Kimo and the Guys ; sans oublier —“Papa’A Tita”, de Chucky Boy Chock & Mike Kaawa with Brown Co.

C’est le balancement entre registres qui en fait tout le bonheur et, pour le dernier, l’explosion du genre qui colle à la fois à un produit typique, limite folklorique, mais tellement outré qu’il en déborde de de toutes parts.

Aloha Got Soul : Soul, AOR & Disco in Hawai’i 1979-1985 (Strut)