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Hamas, Israël et la haine réciproque : la contagion psychique peut-elle être stoppée ? – par Franco Berardi Bifo

Comment « traiter » une crise psychotique, surtout si elle est collective ? Je n'ai pas de réponse. C'est la question que se posait Sándor Ferenczi en 1919. Il disait : « Nous, psychanalystes, pouvons peut-être guérir les névroses individuelles, mais pour les psychoses de masse, nous n'avons ni concepts ni remèdes. » Je pense que nous en sommes toujours au même point. Il y a une vague de haine qui semble avoir les couleurs de la vengeance. Israël est dans une situation de panique et de confusion, cela est évident. Les israéliens ont perdu, il me semble, ils peuvent tuer autant de personnes qu'ils veulent, mais ils ont perdu. Mais qui gagne ?

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Gaza : un habitant nous écrit

Hier soir, je ne sais pas si c'est passé, ou s'il s'agit d'une prolongation d'un jour antérieur, et d'un jour qui peut ou non venir, car il était quatre heures du matin. Des avions de combat israéliens ont bombardé une maison dans le camp de réfugiés d'Al-Shati dans la ville de Gaza, tuant 8 citoyens, dont 6 enfants et deux femmes. Un enfant de 5 mois a survécu. Je ne pouvais pas m'empêcher de pleurer, ce qui s'est répété plus d'une fois au cours des six derniers jours, c'est-à-dire depuis le début de l'agression israélienne sur la bande de Gaza.

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2020, l’année de la fin pour Gaza

C’est comme ça quand on s’amuse, le temps file. Il y a huit ans, en 2012, les Nations Unies ont publié un rapport intitulé « Gaza en 2020 : un endroit vivable ? » La réponse était contenue dans le corps du rapport : non. Sauf si des mesures étaient mises en œuvre pour la sauver. Aucune réelle mesure n’a été prise mais les projections dans ce rapport sévère ne sont de plus pas confirmées : la situation est bien pire que ce qu’il prédisait.

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L’eau dite « potable » à Gaza provoque le syndrome du « bébé bleu »

Sandy Tolan | Le médecin mal rasé aux yeux cernés entre dans le pavillon pour enfants de l’hôpital Al Nassar à Gaza. C’est un jeudi soir, presque le week-end. La salle est sombre et étrangement silencieuse, mais on entend de temps en temps les pleurs d’un bébé. À chaque box, séparé des autres par des rideaux, il y a une image similaire : un bébé est allongé seul dans un lit, relié à des tubes, des fils et un générateur; une mère est assise – témoin silencieux – au chevet du lit.

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