Lundi 22 février 2021. C’est le deuxième anniversaire du hirak. Il est moins de 10h et Alger est bleue et grise. Un impressionnant dispositif de police quadrille la capitale. Un hélico fait un boucan dans le ciel. Une pluie ininterrompue tombe depuis le matin. Avec le P comme «police» et le P comme «pluie», on se dit que ce n’est pas un jour pour sortir. Pourtant, on parle avec insistance d’un retour du hirak.
Read MoreKarima Dirèche | Il me semble que pour la société algérienne (du moins pour cette écrasante majorité de jeunes), la période coloniale appartient définitivement à un passé révolu; pourtant ses violences, ses injustices, ses discriminations renvoient douloureusement en écho à celles commises par un régime politique certes indépendant, mais autoritaire et prédateur. La foule contestataire a laissé exprimer une étonnante capacité à se défaire des récits nationaux tels qu’ils sont diffusés par les institutions d’Etat pour extérioriser une critique sévère et lucide de la manipulation de l’histoire du pays. «Qu’avez-vous fait de notre indépendance?» est la question qui renvoie à la responsabilité des gouvernants.
Read MoreAux proclamations d’un chef d’État aux prestations médiatiques particulièrement inconsistantes, ne répond que la dérision des téléspectateurs. Les « pitches » autour de la « nouvelle République » ou de l’« Algérie nouvelle », qu’il entend incarner et promouvoir, sont en complet porte à faux avec l’exacerbation de la répression. L’intense campagne de harcèlement et d’arrestations lancée par les appareils policiers qui surveillent de près les réseaux sociaux constitue le démenti ouvert et incessant du catalogue de bonnes intentions ressassées à chacune de ses interventions télévisées.
Read MoreSi scandale il y a, il n’est pas dans le fait d’exiger que les statues du général Bugeaud disparaissent et que son nom soit effacé de l’avenue parisienne qui l’honore encore, mais dans l’existence même de ces hommages toujours rendus au bâtisseur sanglant de la France coloniale et à un adversaire de la République.
Read More8 mai 1945 à Sétif. Plusieurs milliers de manifestants « indigènes » se retrouvent dans la rue principale du centre européen de cette ville où sévit une ségrégation raciale et spatiale commune à de nombreuses autres agglomérations d’Algérie et de l’empire. À 9h25, Saal Bouzid, jeune scout algérien est assassiné par un policier français.
Read MoreMultiplication des arrestations et regain de manifestations : les Algériens refusent l’offre d’une élection organisée par le pouvoir.
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