Big Band (encore), le 10ème album de Fred Pallem & le Sacre du Tympan

Il s’appelle « X » mais pas moins de 25 musiciens et musiciennes ont contribué au nouvel album de Fred Pallem & Le Sacre du Tympan. Bizarre ? Non, le « X » doit simplement se lire comme le 10ème album de ce grand ensemble, une option peu fréquente en musique aujourd’hui, qui cumule plus de 20 ans de compositions et de créations.

L'aventure est longue et belle, jonchée de multiples histoires décapantes. Menée par le compositeur et multi-instrumentiste Fred Pallem, elle ne s'est jamais répétée. Tout à la fois complexe, fluide et joyeuse, la traversée sonore et cinématographique de l'orchestre rétro-futuriste nous balade entre musiques populaires et savantes, entre jazz, folk, pop, rock, funk et groove avec bonheur.

Ce dixième album de Fred Pallem & Le Sacre du Tympan,  X  a été conçu, précise un communiqué, « avec une résistance obstinée à l’envie de faire moins bien, avec moins de monde ». C'est donc pas moins de vingt-cinq instrumentistes qui perpétuent l'histoire singulière de groupe à géométrie variable qui se donne pour mission de redonner ses lettres de noblesse à la grande musique orchestrale mais avec humour et légèreté. On se délecte du clip et du titre L'Amour du Disque, « Des accords majeurs sur une mélodie punchy et positive pour dire la joie de concevoir un nouvel album pour Le Sacre du Tympan. Un morceau qui est à lui seul une sorte de fiesta insouciante où l’on s’imagine “en train de courir à poil sur une plage pour aller piquer une tête dans un lagon !” dixit Fred Pallem.

Evidemment, comme à chaque fois avec Fred Pallem, on écoutera cet album un peu en mode “Blind test”, en imaginant l’ensemble comme un formidable jukebox dédié au Cinéma, un patchwork musical dans lequel on aurait à disposition toutes nos musiques de films préférées qui auraient été jouées par un grand orchestre dirigé par Fred himself et rassemblant dans la même pièce François De Roubaix, Michel Magne, Ennio Morricone, John Barry et tant d’autres pour un grand et fastueux raout musical.

Cela démarre avec L’amour du disque, titre ample et ambitieux aux airs de générique de comédie d’aventures des années 60. On enchaîne avec Le sablier, titre jazz et virevoltant qui contraste avec le sombre et intense Stratagème 34, avec son riff de guitare en ouverture et son gimmick qui n’est pas sans évoquer le très “morriconnien” Le messager imaginé par Michel Legrand (samplé pour le générique de l’émission Faites enter l’accusé) pour le film de Joseph Losey en 1971. Ambiance Henry Mancini versus Carlos Santana sur Goodbye Lougarock, avec un solo de guitare torride à souhait de Guillaume Magne comme on en a rarement entendu chez Fred Pallem. U.S.P. (The Unreacheable Star Posture) nous ramène ensuite aux films d’espionnage 60’s, et 62 Satellites lorgne, quant lui, du côté cinéma du début 80’s. Et on termine avec Bitches en Marbella, titre “Deroubaisque” à souhait et enfin avec le plus tranquille Les fulgurés.

Au total, 10 titres qui nous font voyager durant 45 minutes dans l’univers de la musique de film avec une intensité remarquable. Peut-être bien leur meilleur album à ce jour.

Bill Stavinsky le 12/12/2022
Fred Pallen & Le Sacre du tympan - X - Train Fantôme