Le Wachaga de Kutiman envoie du psyché-jazz avec brio

On repasse au vert aujourd’hui. Alors, parlons avec un peu d’avance d’un album, à venir en juillet, qui fait déjà parler de lui sur les réseaux : le Whachaga de Kutiman ; un producteur israélien parti au pied du Kilimandjaro en 2014 faire du field recording et qui revient aujourd’hui avec un album assez réjouissant.

Le producteur, vidéaste et multi-instrumentiste Kutiman, alias Ophir Kutiel est un israélien passé par le jazz et la musique contemporaine qui va sortir son album en juillet, même si on peut déjà l’écouter en cherchant bien puisque, sa sortie annoncée en avril, a été reportée because COVID 19, mais que des sons trainent ici et là. A la première écoute, on entend aussi bien le Coltrane psyché de Om que les coquins Byrne et Eno, au rayon bricolage du Field Recording de My Life in the Bush of Ghosts. Mais, très vite un son se fait jour avec son unité, ses partis-pris et son espace assez bien défini qui renvoie une vision de l’Afrique passée aussi au prisme de Fela et de l’électro. Avec ceci, on tient déjà une équation musicale intrigante. Mais ce n’est pas tout… 

Parlons boutique … En 2014, Kutiel s'est rendu dans un quartier rural des contreforts du Kilimandjaro pour recueillir des enregistrements sur le terrain. Il a tout enregistré, des sons quotidiens aux tambours des écoliers d'Arusha, en passant par les danseurs portant des cloches. Par la suite, Kutiel a combiné ce matériel avec des enregistrements du saxophoniste Shlomi Alon, du trompettiste Sefi Zisling et du tromboniste Yair Slutzki, ajoutant plus tard son propre jeu aux résultats. Chacune des 9 pistes de Wachaga comporte sa propre vidéo, réalisée à l'aide de techniques et d'équipements analogiques d'époque, notamment un synthétiseur vidéo Fairlight CVI des années 1980, un égaliseur Videonics et un mélangeur vidéo Panasonic mx50. Et comme chacune a son intérêt, on attend la suite avec impatience - après les deux déjà en ligne plus haut… Et celle, ci dessous qui s’intéresse à autre chose.

Notre ami Bester de Gonzai, décrivait ainsi le projet la semaine passée : “fruit d’un voyage en jeep en 2014, on imagine la tronche des Wachaga (un peuple bantou) en voyant débarquer Kutiman sur les neiges du Kilimandjaro. A l’image de Thylacine, Chassol et même Damon Albarn, le musicien prolonge l’exercice du field recording et enregistre tout, mais pas n’importe quoi. On entend des chants lointains, des lignes d’orgue à la Ray Manzarek, de l’électronique planquée dans les coins, des instruments célébrant les cultures ancestrales, surtout, et une certaine mythologie du jazz, à la fois ancestrale, vaudou et intemporelle.” A la fois sono mondiale et spiritual jazz, Wachaga a plein d’atouts dans sa manche et balaye un spectre musical assez important pour vous réserver de nombreuses écoutes/découvertes. Notre album du jour ( et ce, depuis quelques jours… )

Jean-Pierre Simard le 15/06/2020
Kutiman- Wachaga - Siyal Music

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