R.I.P Dr John et le vaudou en version psyché de la Nouvelle-Orléans

Figure majeure de la scène musicale américaine depuis 1968, Malcolm John Rebennack dit Dr John est un pianiste et guitariste néo-orléanais qui a fait carrière en intégrant les musiques de son entourage pour mieux en donner une version modernisée avec ses premiers disques. Né le 21 novembre 1940, il est mort hier à 77 ans d’une crise cardiaque.

Sa musique couvre et combine blues, boogie woogie, rock 'n' roll, musique acadienne et zydeco. Il a commencé par faire son gombo musical en y ajoutant le psychédélisme de la fin des années 60 sur une suite de quatre albums indispensables Gris-Gris en 68, Babylon en 69, Remedies en 70 et The Sun, Moon & Herbs en 71 - ça existe en coffret petit prix et se doit de figurer dans toute bonne discothèque… 

Héritier du son néo-orléanais de Professor Longhair, à côté des Meters plus funky ou des Neville Brothers, il a été pour beaucoup dans le renouveau de ce son en lui faisant prendre toutes les couleurs musicales possibles à partir des éléments de base, en lui offrant des suppléments d’âme à chaque occasion et rencontre musicale. Excellent guitariste, il s’est pris un balle perdue dans un bar à la fin des années et avait depuis privilégié le piano car un des doigts s’y était fait mutilé.

Pilier de la scène locale, il était un habitué des grand festivals européens, de Cognac à Montreux et avait figuré au générique des séries télé comme Treme ou NCIS Nouvelle-Orléans. Sans le vouloir, il avait même lancé la carrière de Beck, dont le sample piqué sur I Walked on Guilted Splinters servait d’armature à Loser.

R.I.P John et bon rencard avec le baron Samedi !