Vincent Perez ? Vos papiers …
Montrer qu'à l'inverse des discours haineux des crétins bas du front qui ne voient pas au-delà de leur muselière, l'identité est plus un kaléidoscope qu'une marque de fabrique réservée à tous ceux qui sont niais quelque part. A toutes constructions hasardeuses, mais voulues autour de l'identité, Vincent Perez a construit son exposition éponyme à la MEP avec un versant russe et un autre métis. Et, la jeunesse emmerde le Front National …
« Je suis suisse, enfant d’émigrés, d’un père espagnol et d’une mère allemande. La France est le pays où j’ai le plus vécu. Ma femme est née à Dakar d’une mère bretonne et d’un père sénégalais. Nos enfants sont un mélange de ces cinq pays. Eux se sentent français et sénégalais. Moi je ne sais pas. Je suis ce mélange culturel. Je me sens européen. Je me sens citoyen du monde.
Mais quelle est mon identité culturelle ? J’envie ceux qui sont rattachés à une appartenance claire et forte et en même temps j’aime être en dehors de tout, comme si cela me permettait de m’immerger et d’absorber naturellement nos différences. Quand Jean-Luc Monterosso m’a fait l’honneur de m’inviter à la Maison Européenne de la Photographie, j’ai décidé d’accomplir un travail fait pour cette occasion, autour de la thématique identitaire. »
Vincent Pérez
On ne fait pas l'acteur impunément avec Chéreau sans que cela ouvre l'esprit et l'envie des voyages. Perez confiait à Match la semaine passée ceci : «J’ai beaucoup été en Russie. Pavel Lounguine, pour qui j’ai tourné en 1995, m’a fait découvrir les vrais Russes. J’y suis allé souvent. Pour ces clichés, je suis parti avec un fixeur, et voilà !» Un spectre de «gueules » incroyable. Il a d’ailleurs été exposé là-bas. «Quand les Russes sentent qu’on les aime…» On se dit que son «beau-frère» Depardieu (qui a eu une fille avec sa femme Karine Silla) doit ressentir la même chose. De Moscou à Vladivostok, les photos de Perez sont connues, et il est invité dans les Festivals. Avec l’écrivain Olivier Rollin, il prépare un livre aux éditions Delpire, intitulé «En Russie».
Dans deux registres différents, les clichés claquent et on conseille le déplacements pour la grandeur des clichés - et le spectacle de ceux qui cherchent à comprendre dans la salle.
Jean-Pierre Simard
Vincent Perez- Identités -> 9 avril 2017
La Maison Européenne de la Photo 5-7 rue de Fourcy- 75004 Paris
Ouvert du mercredi au dimanche