Avec Digital Zandoli, le zouk est la prochaine musique qui troue !
Avec le second volume de Digital Zandoli, Julien Achard et Nicolas Skliris les deux diggers de Heavenly Sweetness remontent au front en annonçant que le zouk sera la prochaine vague musicale d'importance. Et le prouvent. La récente nuit tropicale dans le cadre de Red Bull Festival a vu défiler aussi bien Hugo Mendez le DJ qui ne fait danser que tropical - et pas comme le faisait Serge Krüger autrefois, tout comme Skliris ou encore la légende du Gwo Ka Gérard Pomer.
Miles Davis le disait déjà en 1989, en parlant du zouk de Kassav’ :« C’est la musique du futur ». On retrouve les patterns rythmiques du zouk, dans les productions de rap actuel (PNL, Booba, …). On voit bien que la musique tropicale et africaine est très très à la mode en ce moment, et influence la musique pop et les producteurs mainstream. C’est cyclique. Beaucoup de gens qui ont écouté Zandoli m’ont dit que cela avait changé leur vision des musiques tropicales.
Kézako le DigitalZandoli ?
Le Zandoli est le nom qu’on donne aux petits lézards en Guadeloupe et en Martinique, c’était intéressant de prendre un nom qui sonne bien, facilement reconnaissable par tous les antillais et de l’associer au mot « digital » qui apporte une modernité à ce mot de la culture créole. Je voulais éviter de tomber dans les poncifs des titres de compilation avec le mot zouk. On aurait pu l’appeler Zouk Not Zouk. D’autant plus que cette compilation évoque plutôt un spectre un peu expérimental de musiques franco-caribéennes joué par des musiciens qui ont fait du Zouk mais pas seulement, un autre type de Zouk. C’était un contre-pied humoristique. Il y a une forte connotation créole, mais ça va plus loin. Je pense que cela a relativement bien fonctionné car dans le monde des collectionneurs de musiques tropicales c’est devenu un mot clé pour définir un certain type de zouk.
Quel est ton titre préféré de la compilation et pourquoi?
Coco / Fabert ! C’est un pied de nez car ce n’est pas un morceau zouk même s’il en a les codes. Produit par Dominique Panol et George Décimus, Nico Skliris, avec qui j’ai fait la compilation, m’a fait découvrir cet album zouk mais ce titre se rapproche plus du ragga avec des paroles provenant de la musique racine le Gwo Ka, tout en empruntant des sonorités synthétiques au zouk. Succès garanti sur les dancefloors. Pour moi, il n’y a pas de définition précise d’un style zouk, c’est forcément un mélange d’explorations. Decimus disait de Kassav que c’était un laboratoire d’expérimentation musicale, on le voit bien avec leur discographie.
Mais, en dehors des paroles pour initiés de Julien Achard d'Heavenly Seetness ( merci à Pan African Music pour les inserts d'interview) , il y aun vrai retour du zouk qu'on peut entendre aussi bien chez Booba, PNL que sur les dancefloors. A ce titre, le set d'Hugo Mendes, capable de faire danser une salle au son d'unsimple tambour Gwo Ka martiniquais est assez prémonitoire. Et, pour prouver l'actualité des diggers sans frontière, le label s'offre une fête dans le cadre du MAMA Festival le 16 octobre prochain à la Cigale. Ca promet d'être assez chaud !
Maxime Duchamps le 3/10/17
Digital Zandoli 2: Funky Zouk Spectrum 1984-1993 - Heavenly Sweetness