Benjamin Katz & Joseph Beuys
Influent galeriste berlinois des années 60 (Werner & Katz), le Belge Benjamin Katz est soudain saisi du démon de l'objectif au milieu des années 70. A tel point que, se revendiquant de son ami André Kertesz, il flashe toutes les grosses tête de l'art contemporain. Dont Joseph Beuys.
Benjamin Katz a grandi en Belgique. Il s’installe à Berlin en 1956, où il étudie à l’Académie des Beaux-Arts. En 1963, il fonde avec Michael Werner la Galerie Werner & Katz dont il s’occupe jusqu’en 1969. Benjamin Katz s’établit à Cologne en 1972, puis à partir de 1976, il commence à photographier ses amis à l’aide d’un simple boîtier n’exigeant aucune connaissance technique particulière. Progressivement, il photographiera avec un Reflex toute la scène artistique rhénane, notamment les ateliers de Georg Baselitz, Jörg Immendorf, Markus Lüpertz, A.R Penck ou Gerhard Richter. Procédant avec discrétion, sans flash ni mise en scène particulière, il nous donne ainsi accès aux coulisses de la création. Avec patience et bienveillance, en prenant le temps et le soin de disparaître dans l’espace intime des artistes, Benjamin Katz enregistre les gestes dansants de Penck devant sa toile, ou Baselitz partant à l’assaut d’une immense sculpture armé de sa tronçonneuse. Certaines images sont empreintes d’humour, comme l’instantané de Baselitz et Lüpertz dos à dos se croisant dans une exposition, marchant d’un pas vif, tous deux habillés d’un manteau noir quasi identique ; ou encore Sigmar Polke cherchant dans une poubelle quelques futurs éléments de composition.