Les Residents nous ont toujours donné des preuves d'humour

Grands dynamiteurs des principes et codes du business musical américain, les Residents de San Francisco démontent les rouages musicaux et idéologiques de la pop et du rock depuis les années 70 avec un humour sauvage. Moment suspendu live…

Si on peut préférer la période Snakefinger des Residents qui avaient trouvé en lui, un arrangeur capable de faire sonner Kraftwerk rock, sans pour autant passer pour un gogol (cf. the Model), la mort subite de celui-ci les a obligés à une remise en question qui leur a fait revisiter toute l’histoire de la musique, en passant par leur chef d’œuvre Eskimo/Diskomo qui ira flirter sauvagement du côté de la techno avant même que le concept ne soit développé - mais à  leur manière, avec des instruments jouets fournis par Toys R’Us.

Le concert ici présenté est un spectacle issu de leur History of American Music in 3 EZ pieces  joué au Alice Tully Hall duLincoln Center’s lors du festival Serious Fun avant-garde music/performance art festival.  En trois actes, : Buckaroo Blues racontait l’Amérique des cowboys,  pendant que Black Barry s’occupait des chants du blues et du jazz,  avant de se terminer par la Elvis Section The Baby King où les Residents mettaient en scène un King sénile racontant à ses petits enfants Shorty et Shirley, représentés par des poupées ventriloques, combien belle était sa vie avant que l’invasion musicale des Beatles ne vienne ruiner sa carrière.


 La vidéo présentée a été repiquée du coffret vidéo Cube-E  avec nombre extraits de History of American Music in 3 EZ pieces enregistrés soit durant Night Music sur NBC,  soit à la télé allemande ou même pendant les répétitions san-franciscaines et new-yorkaises du projet.

Grands casseurs de codes musicaux, les Résidents ont adopté le point de vue de la taupe - pour vivre heureux vivons cachés - et ont toujours gardé leur premier métier : avocat, dentiste, etc. Et s’il fallait les rapprocher d’un seul musicien pour leur approche astringente de la musique, on dirait sans hésitation Moondog.  La légende qui court depuis 1973 affirme même que c’est Paul McCartney lui-même qui tient les claviers sur leur Third Reich ’n Roll, hilarante parodie des Beatles où l’on voit comme seule mention de crédits :  John, Paul, George et Ringo … Mc Crawfish. Et s’ils ont un peu perdu la flamme ( leur concert aux récentes Transmusicales n’était pas fameux) leur longévité a assuré quelques chefs d’œuvre. Soyez curieux, fouillez !