Oiseaux-Tempête, ambient post-rock de toute beauté

Un peu Kraut comme Beak, beaucoup post-rock comme Isis, mais emprunt d'une volonté de décadrer les sons et d'avancer dans la recherche de quelque chose d'unique, avec un son bien à eux ; ce sont les trois zigues d'Oiseaux-Tempête.

Formé en 2012 par Frédéric D. Oberland et Stéphane Pigneul, deux multi-instrumentistes amateurs de sensations fortes échappés du Réveil des Tropiques et de Farewell Poetry, Oiseaux-Tempête donne dans l'ascensionnel sanglant, la montée métaphysique, le renversement de toutes les valeurs de la pop érigé en sentiment.

Unworks & Rarities est le premier volume d'une collection d'inédits et miscellanées qui devrait en compter un sacré paquet. Oiseaux-Tempête nous renseigne ainsi sur sa singulière manière d'apprendre et de composer. Que le groupe mette en notes liquides un poème du poète turc Nâzım Hikmet ou la voix de Noam Chomsky, étende son univers de timbres jusqu'au début du Siècle avec l'ondiste Christine Ott, flirte avec le free oriental sur les bords d'un Akosh S ou la déclamation chiromancienne avec l'ex The Ex G.W. Sok, l'idée est toujours d'ingérer les substances de bruits les plus riches et inattendues, et de transfigurer le chaos en beauté absolue. Fatalement, c'est du lourd, et c'est très impressionnant.

Oiseaux-Tempête - Unworks & Rarities (2012-2015)  Sub Rosa en CD et LP.