Quand Leigh Bowery et le cabaret punk-funk de Minty faisaient scandale à Londres !

Carrément inconnu, juste mentionné dans All Music Guide en quelques lignes, le groupe de Leigh Bowery, Minty, avait pourtant de quoi faire tourner le lait du thé anglais. 

Dans le genre obscur, pur produit de l'univers de la mode et expression du monde musical post-adolescent, Minty a fait très très fort au début des 90's. Et s'ils furent un jour remarqués , c'est à cause de la participation du roi des freaks londoniens, Leigh Bowery qui fonda le groupe avec le concepteur de maille Richard Torry,  sa femme Nicola Bateman, et le gérant de club Matthew Glammore. Et quand Bowery mourut soudainement du sida le jour de l'an 1995, après une pause, le groupe décida de continuer sans lui. Le groupe n'a pourtant enregistré que quelques singles et l'album Open Wide  mais, pour la simple existence de Useless Man, un rap littéralement vomi par Bowery, ils méritent beaucoup mieux que ce sinistre incognito.

Bien qu'originaires de Londres, on n'a jamais pu vraiment les affilier au Brip-Pop de l'époque, ils étaient vraiment trop fous et provocateurs pour rentrer dans la définition standard des Blur ou Oasis, même s'ils ont assuré la première partie de … Pulp.

Vraiment outrageux, et d'avant-garde, on peut mieux les situer du côté des Plasmatics ou de Throbbing Gristle, voir COUM Transmissions dans un registre encore plus hard mais funky - car, ils n'hésitaient jamais à jouer l'agression totale à grand coup d'urine, de vomi, et de faux accouchements par Bowery lui-même de bébé couvert de sang et d'excréments ( en réalité du chocolat et de l'hémoglobine).

Cela leur ferma une grande partie des salles de concert, la réputation de punk outrageux faisant baliser les propriétaires de salles, quelquefois à juste titre, puisqu'une résidence d'une semaine dans le londonien Freedom Café fut interrompue après un seul concert pour trouble à l'ordre moral . 

 

En hommage aux années de clubbing à ses côtés, Boy George ira jusqu'à interpréter le rôle de Bowery dans la comédie musicale Taboo, mais c'est plus comme modèle orgiaque de Lucian Freud qu'on peut se souvenir du Leigh Bowery qui a mené sa vie, libre comme il l'entendait, passant d'un art à l'autre et d'une provoc à la suivante. That's Nice !