PJ Harvey dénonce la disparition de milliers d'enfants migrants en Europe
La première chanson dévoilée en entier du futur album de PJ Harvey : "The Hope Six Demolition Project", qu'on attend pour avril, résume ses voyages entre 2011 et 2015 dans cette ancienne province albanaise de la Serbie, devenue un état (ou un quasi-état, puisque le Kosovo n'est pas reconnu par tous les pays) arraché à la Serbie par les guerilleros albanais de l'UCK et surtout des USA, qui sont considérés par les kosovars comme les sauveurs de la patrie. Depuis, les malheureux ont beaucoup déchanté. Ils n'ont intéressé les Américains que le temps où leur petit territoire leur était utile pour camoufler des activités policières et militaires un peu étranges - le Kosovo naissant n'avait rien à refuser à ses parrains - avant de décamper dès qu'il n'y avait plus rien à tirer d'une présence dans les Balkans. Depuis, les habitants du Kosovo souffrent terriblement. Sont refusés par les Européens (ils ne peuvent pas être réfugiés, puisqu'il n'y a plus de guerre chez eux depuis longtemps), et donc rapatriés d'office quand ils se font prendre en Allemagne, où ils sont partis par dizaines de milliers, laissant la misère derrière eux, sans penser qu'il leur faudrait revenir, et pour retrouver quoi ? Il n'est donc pas étonnant que les maffias albanaises règnent désormais au Kosovo, et y organisent les trafics les plus affreux (vols d'organes, vols d'enfants, traite des blanches, tout) en toute tranquillité. C'est bien de cela que parle cette chanson de PJ Harvey. Et de tout ce qui a pu arriver à ces milliers d'enfants migrants perdus aujourd'hui dans une Europe qui ne veut pas d'eux (en témoigne l'atroce obstination du Royaume Uni à refuser à des enfants le droit d'y rejoindre leur famille) et qui les oblige à vivre des choses dont nous aurons honte plus tard, quand elles seront révélées, une fois la fièvre anti-migrants tombée.