Un halo sur Berlin avec Andreas Levers
Se définissant comme un flâneur cherchant toujours à mieux comprendre comment photographier, Andreas Levers ne se veut pas photographe professionnel. Designer multimédia berlinois à l'aise dans son job, il refuse de ramer pour être reconnu comme photographe. Comme Francis Picabia, il se définirait presque comme un super amateur. Il a pourtant des galeries avec lui et ses séries sur l'architecture sont en tout point remarquables. Depuis trois ans, il a démarré la série At Night. Un choc visuel.
Au cours de ses promenades nocturnes, il flashe des paysages désincarnés, captant l'atmosphère des rues, des gares et des stations services jusqu'aux petites heures du jour. Chaque cliché est composé de brumes et d'éclairages artificiels, comme en absence.
Y a-t-il une vie avant ou après le cliché? La question reste ouverte devant ses clichés millimétrés aux perspectives glacées et aux cadrages au fil à plomb.
D'après votre biographie, vous êtes tout sauf un professionnel de la photographie. Avez-vous déjà pensé à le devenir ?
Andreas Levers: Même si j'adore photographier, je ne laisserai jamais tomber mon job. Il est aussi marrant que varié, à toujours me remettre en question. Et surtout, il est stable. Au su de la carrière des photographes professionnels qui m'entourent, je n'ai aucune envie de perdre ma motivation à devoir en faire un job à plein temps.
Pourriez-vous nous expliquer ce qui vous a amené là? Avez-vous étudié la photographie avant et étiez-vous un photographe précoce ?
Andreas Levers: Je n'ai jamais reçu d'éducation de ce type et n'ai que rarement pris de clichés avant de m'acheter mon premier D-SLR il y a quatre ans. Les premiers milliers de photos m'ont servi à apprendre en les réalisant. Ensuite, j'ai croisé quelques enthousiastes et participé à des photowalks et des séminaires sur l'image. Cela m'a convaincu d'y consacrer plus de temps et d'énergie.
Recevoir des feedbacks constructifs et des encouragements de mes pairs, autant en ligne que dans mes rencontres me plaît beaucoup. Et même si je possède aujourd'hui de littérature et des vidéos d'apprentissage sur le sujet, je crois que c'est en me donnant mes propres buts et en cherchant à prendre de meilleures photos que je progresse le plus.
Maxime Duchamps