Verlaine mis en voix par John Greaves et Jeanne Added

De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair,
Plus vague et plus
soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
— Verlaine, Art poétique

Le musicien gallois John Greaves est fasciné par Paul Verlaine depuis une dizaine d’années. "Verlaine Gisant" en est la troisième preuve, après "Greaves / Verlaine I et II" où il mettait ses écrits en musique, de manière résolument moderne. Mais cette fois, c'est à Emmanuel Tugny (écrivain, diplomate et musicien) que Greaves a demandé  d'écrire les textes, lui­-même sous influence des "Derniers jours de Paul Verlaine" de Gustave Le Rouge.

Entouré de Guillaume Roy à l’alto, Olivier Mellano à la guitare et Elise Caron, Jeanne Added et Thomas de Pourquery au chant, le résultat est un OSNI ( objet sonore non identifié) mystérieux où les musiciens, comme des fantômes, se mêlent pour raconter la vie et les gens qui ont côtoyé Verlaine. En jouant avec la flexibilité du rythme prosodique, Greaves conjugue articulations tonales, dissonances couleurs d’accords et conduites en douceur. Ici virevoltent tempêtes, passion et harmonies, transfigurées sous des vents contraires.

Dans cette rue, au cœur de la ville magique
Où des orgues moudront des gigues dans les soirs,
Où les cafés auront des chats sur les dressoirs
Et que traverseront des bandes de musique.
Ce sera si fatal qu’on en croira mourir :
Des larmes ruisselant douces le long des joues,
Des rires sanglotés dans le fracas des roues,
Des invocations à la mort de venir.”
— Verlaine

John Greaves / Verlaine Gisant (Signature)