Myriam El Hajj a plusieurs anges gardiens dans son existence en cinéma. Polichinelle est l'un d'entre eux et il revient à Giorgio Agamben d'avoir énoncé la morale de l'ange de la commedia dell'arte : « ubi fracassorium, ibi fuggitorium - là où il y a une catastrophe, il y a une échappée ». L'époque du désastre obscur perdure au Liban ; s'entrouvre pourtant celle du désir qui dit à l'origine la nostalgie d'une étoile perdue. Refaire un peuple de langues et de jambes, de poumons et de pieds est la voie difficile d'un remembrement collectif. Et la vocation d'un film qui y a trouvé moyen de tourner autour du trou du désastre sans y succomber, et faire ainsi trouée pour à nouveau marcher et respirer.
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