Myriam El Hajj a plusieurs anges gardiens dans son existence en cinéma. Polichinelle est l'un d'entre eux et il revient à Giorgio Agamben d'avoir énoncé la morale de l'ange de la commedia dell'arte : « ubi fracassorium, ibi fuggitorium - là où il y a une catastrophe, il y a une échappée ». L'époque du désastre obscur perdure au Liban ; s'entrouvre pourtant celle du désir qui dit à l'origine la nostalgie d'une étoile perdue. Refaire un peuple de langues et de jambes, de poumons et de pieds est la voie difficile d'un remembrement collectif. Et la vocation d'un film qui y a trouvé moyen de tourner autour du trou du désastre sans y succomber, et faire ainsi trouée pour à nouveau marcher et respirer.
Read MoreLa cinéphilie a deux versants, ce n’est pas un dualisme équilibré, c’est une schizophrénie qui essaie de soigner ses fêlures avec les médocs de la pharmacie pop-gnostique et toc avant d’avoir la beauté, tragique, d’en assumer les poisons qui font vivre ceux qui en dépendent. Se faire lecteur de Rosebud le livre, c’est dès lors sceller l’alliance avec l’ami qui, un jour, a découvert que la rose cinéphile est un trou qui a deux côtés, face et dos, devant et derrière, avers, envers et revers – versos et rectaux.
Read MorePier Paolo Pasolini est un poète anthropophage, un cannibale dont le théorème a pour foyer originaire le ventre des affamés, les infâmes en haillons qui sont les humiliés et les offensés.
Read More