Malgré un climat de terreur, déjà près de 200 manifestants assassinés au 19 mars, les grèves et les manifestations se poursuivent en Birmanie avec une ampleur certes moindre, mais avec une persistance remarquable, exceptionnelle. Le site Frontier Myanmar a publié ce 12 mars 2021 un reportage sur les jeunes qui organisent l’autodéfense – en première ligne – des manifestants.
Read MoreLes jeunes Birmans utilisent la technologie pour s'organiser contre un coup d'État militaire, mais la junte dispose d'outils puissants pour les réduire au silence. Alors que les entreprises de Big Tech et de télécommunications internationales ayant des opérations locales dans des sociétés autocratiques font l'objet de l'opprobre de la société civile internationale lorsque leur respect des lois locales entraîne une restriction des droits humains, les entreprises de cyberarmes ne sont pas soumises à des contrôles comparables. En tant que telles, elles ont pu agir en relative impunité.
Read MoreYANGON "#How_Many_Dead_Bodies_UN_Need_To_Take_Action?"
C'est ce que Nyi Nyi Aung Htet Naing a publié sur son compte Facebook samedi soir. L'appel des médias sociaux à l'intervention de l'ONU pour arrêter la dictature militaire du Myanmar s'est avéré être son dernier message. Dimanche matin, l'ingénieur réseau de 23 ans a été abattu par les forces de sécurité birmanes alors qu'il se joignait à une manifestation contre le régime militaire du pays à Yangon. Une balle lui a transpercé la poitrine.
Cette semaine, à la tombée de la nuit à Yangon, la ville a résonné chaque nuit du bruit des habitants qui tapaient sur des casseroles et des poêles et des conducteurs qui klaxonnaient pour chasser les mauvais esprits. À Mandalay, les travailleurs médicaux se sont rassemblés en formation, leurs visages masqués éclairés par des lampes de poche de téléphone. Ils ont chanté l'hymne du soulèvement de 1988, le Kabar Makyay Bu, dont le titre est une promesse de lutte sans fin contre le régime militaire : "Nous ne serons pas satisfaits avant la fin du monde".
Read MoreLe Myanmar a besoin d'une nouvelle voie vers la démocratie. Des élections libres et équitables (et le respect des résultats) sont essentiels. Mais il est également essentiel de transformer une société façonnée par des décennies de dictature, d'isolement international, de conflit armé brutal, de discrimination raciale et religieuse, d'extrême pauvreté et d'inégalités croissantes. Si l'on se concentre uniquement sur le changement politique, on ne fera que perpétuer la domination militaire sur ce pays de 54 millions d'habitants.
Read MoreLe général Min Aung Hlaing s’est inspiré de Trump pour utiliser les médias sociaux et répéter qu'il y avait eu une «fraude électorale de 10 millions de voix», mais la différence entre lui et Trump est que le général avait toute une armée à sa disposition.
Read MoreDepuis l'ouverture de la Birmanie au monde extérieur en 2011, une société civile dynamique a émergé, avec une abondance de publications et d'ONG. Les journalistes et les militants sociaux locaux s'inquiètent de ce qui leur arrivera dans le cadre du nouvel état d'urgence, qui durera un an et qui rétablira le rôle de l'armée, comme le stipule le chapitre 1 de la constitution, « dans la direction politique nationale de l'État ».
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