A tous les oiseaux de malheur, qui, faute de savoir où nous allons ces jours-ci, faute de visibilité et de contrôle, prédisent le pire, il faut demander de l'humilité. D'abord parce que c'est précisément avec le réel le vivant insaisissable par essence, irréductible aux mots, que nous sommes enfin en train de renouer. C'est à toute forme de domination que nous nous attaquons, jusqu'à celle des mots d'ordre et du langage enserrant. C'est sans doute ainsi seulement que l'histoire peut accélérer pour laisser survenir l'inédit : libérée des assignations des prévisions et des injonctions. Et surtout parce qu'il s'agit maintenant de continuer à s'engager plus avant dans la bataille, chacun à partir de ses coordonnées. Il va falloir jouer fin, contourner la puissance de la répression, déjouer l'inquiétude qui monte, le pessimisme douillet. Il nous faut croire à l'avenir qui vient. Ce mouvement sera ce que nous en ferons. L'espoir n'est pas chose niaise et passive, il est la seule posture active possible.
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