Féminicides, Banksy et l’artivisme, censure sur Facebook et Papous

L’Autre Quotidien vous fait suivre désormais l’actualité des luttes sociales en France et dans le monde en collaboration avec la page Facebook Teleia.

Depuis plusieurs jours, des dizaines de messages contre les féminicides ont été collés dans les rues de Paris. via @Mar_Barbier @Margueritestern https://twitter.com/Mar_Barbier/status/1169615508162908160

Depuis plusieurs jours, des dizaines de messages contre les féminicides ont été collés dans les rues de Paris. via @Mar_Barbier @Margueritestern https://twitter.com/Mar_Barbier/status/1169615508162908160

Contre les féminicides

Via Valérie Osouf : "Aux femmes assassinées, frappées, harcelées, humiliées, sous-payées, exploitées, ridiculisées, à celles qui tiennent tête et à celles qui sont tétanisées, aux voilées et au à poil, aux timides et aux provocantes, aux douces et aux rageuses : à nous toutes qui parvenons à vivre (et pas) une catégorisation tellement stupide et injuste, qui s'exprime de manière extrême et commune en ce qui concerne les féminicides, partout dans le monde et dans toutes les strates de la société, sans exception."


Artivisme et luttes sociales

 
 

On se demandait si par hasard cela vous aurait échappé.

Dans la nuit du 3 septembre, un mystérieux "voleur" en Gilet jaune ( insupportables ces gilets jaunes n'est il pas?), assisté pour son "misérable" forfait, par un véhicule équipé d'une nacelle, a volé une oeuvre de Banksy, au vu et au su de tous, devant le centre Pompidou, à Paris.

Le pochoir, représentant un rat au museau masqué et brandissant un crayon (ou un cutter) a été découpé dans une plaque de métal situé sur un panneau en hauteur.

Nous, ça nous a mis en joie en tout cas!

Dimanche dernier nous parlions du rôle fondamental de l'Art dans les luttes sociales.

Banksy, artiste (ou artistes) mystérieux, est un artiste de "rue" qui porte dans ses oeuvres, un message anticapitaliste, antimilitariste, et est à l'origine de coups particulièrement "fumants" comme par exemple, l'explosion d'un tableau estimé à 1.2 millions d'euros, qui s'est auto-détruit lors d'une vente aux enchères.

"Du Banksy tout craché. Une toile du street-artist britannique s’est partiellement auto-détruite, vendredi 5 octobre, devant un public médusé juste après avoir été vendue aux enchères pour 1,2 million d’euros chez Sotheby’s à Londres."

https://www.lemonde.fr/…/attribuee-a-1-2-million-d-euros-un…

Lors de notre passage à Bethlehem, en Palestine, nous avions pu échanger au Walled Off Hotel avec un homme travaillant juste en face du mur de séparation.
Banksy est venu plusieurs fois dans cet hôtel, et a ajouté sa "patte" artistique au mur de séparation. Il nous avait affirmé que même eux, sur place, étaient dans l'impossibilité d'identifier Banksy, qui se déplace toujours en groupe, ou bien est il un groupe finalement, allez savoir ?

Alors? Vol ou message de Banksy lui même, aux "rats" qui capitalisent sur tout?

Nous on aime bien la deuxième option, on vous laisse juge.
N.A.


Nantes Révoltée et d’autres média engagés censurés par Facebook

Vous n'avez vu aucune de nos publications ces derniers jours ? C'est normal : l’audience de Nantes Révoltée et d’autre médias engagés a été anéantie brutalement par Facebook. La censure a duré exactement une semaine. Nos explications.

Depuis maintenant 7 années, Nantes Révoltée contribue, sur internet, à construire un autre récit, une autre parole dans le paysage médiatique. Nous sommes un média local et autonome, créé en 2012 pendant la campagne présidentielle. Depuis, nous couvrons inlassablement les manifestations, les occupations, les révoltes, de la ZAD aux ronds-points, des rues de Nantes aux Champs-Élysées. Nous documentons les violences policières, et donnons la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Ces derniers mois, Nantes Révoltée a été au cœur de la révolte des Gilets Jaunes. La page a aussi été très suivie après la disparition de Steve, elle a révélé des vidéos déterminantes sur les agissements de la police à Nantes. Avec près de 110 000 abonnés, nous touchons en moyenne 1 à 2 millions de personnes par semaine. Nous avons publié des milliers d’articles, vidéos, montages, enquêtes et photos originales. La semaine dernière, la page facebook est devenue invisible. L’audience du média a été, subitement, divisée par 1000, sans explication.

UNE CENSURE QUI NE DIT PAS SON NOM

Nantes Révoltée n’est pas seule : il semble que cette invisibilisation touche d’autres pages facebook de médias indépendants : Lille Insurgée, Cerveaux non Disponibles, Paris Luttes, Luttes Invisibles et bien d'autres. Un grand nombre de pages engagées sont concernées. C’est une censure qui ne dit pas son nom, une manœuvre sournoise. La page n’est pas supprimée, elle est « déréférencée » : elle n’apparaît plus sur les comptes de ses abonnés. C’est comme couper l’électricité d’un concert mais dire au chanteur qu’il peut continuer sans micro : il ne sera plus entendu que par le premier rang. Le concert ne sera pas pour autant interdit. La sournoiserie est la marque du régime en place.

POURQUOI ?

Nantes Révoltée a été plusieurs fois la cible de menaces. Des « raids » lié au gouvernement ou à l'extrême droite signalant massivement la page, une plainte de la procureur de Nantes en 2015 pour avoir dénoncé l’impunité policière, et même, pendant les Gilets Jaunes, la rumeur d’une dissolution par le ministère de l’intérieur. Mais jamais la page n’avait été invisibilisée de la sorte.

Alors, pourquoi aujourd’hui ? Est-ce une vengeance après la découverte d’une policière infiltrée au sommet du G7 ? Ou pour notre travail sur la disparition de Steve ? Impossible d’affirmer quoi que ce soit. Une chose est sûre : les grands médias ont prouvé leur servilité sans limite ces derniers mois, en relayant tous les éléments de langage du pouvoir. Les réseaux sociaux se sont imposés comme un outil déterminant dans les luttes en cours. Ils ont permis de faire exister la question des violences policières. Sans eux, les médias classiques auraient tout passé à la trappe. Il n’y aurait ni affaire Benalla, ni vrais récits de manif, ni images de la répression. C’est dans ce contexte de disparition des contre-pouvoirs que Facebook tente de faire taire les plateformes qui donnent d’autres informations. Pour asphyxier les rares contre-discours qui restent.

FACEBOOK EN FRANCE

En France, Facebook est dirigé par un certain Laurent Solly. C’est un cadre de droite dure, proche de Nicolas Sarkozy, qui a été plusieurs fois préfet avant d’entrer dans le groupe Bouygues et de rejoindre TF1 où il est numéro 2. Chargé de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007, il avait déclaré: « La réalité n’a aucune importance, il n’y a que la perception qui compte ».

En mai dernier, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, et le président, Emmanuel Macron, se rencontraient à l’Élysée pour discuter «des moyens de lutter contre les contenus haineux sur Internet». Autrement dit, le chef de l’État demandait plus grande marge de manœuvre pour réprimer l’usage contestataire du réseau social. Peu après, Facebook s’engageait à délivrer systématiquement les adresses IP lorsque la justice française le lui demanderait : un sort qui était jusqu’alors réservé aux affaires de pédopornographie ou de terrorisme. Quelques jours plus tôt, on apprenait que l’Assemblée Nationale achevait l’examen d’une nouvelle proposition de loi «visant à lutter contre la haine sur internet ».

QUE FAIRE ?

Il s’agit donc probablement d’une nouvelle offensive d’un pouvoir en difficulté contre tout ce qui pourrait s’opposer à lui. En ce qui concerne l’invisibilisation de notre page facebook, des solutions existent. Nous publions depuis deux ans une revue sur papier, pour s’émanciper des grands groupes numériques. Elle est trouvable dans toutes les bonnes librairies et bars de Nantes et d'ailleurs. Nous sommes aussi présents sur Twitter, Youtube et Instagram.

Nous avons surtout un site, qui est mis à jour quotidiennement, et qui est protégé : https://www.nantes-revoltee.com/

Rien n'indique que cette page ne soit pas à nouveau «déréférencée» voire supprimée sur demande du pouvoir. Pour l'instant, vous pouvez cliquer sur « voir en premier » en vous abonnant à la page, vous recevrez ainsi toutes nos publications. Vous pouvez aussi partager nos articles, et nos revues.

Alors que les médias classiques n’ont jamais été autant à la botte du pouvoir, et que les plateaux télés ne sont plus composés que de chroniqueurs allant de la droite extrême à l’extrême droite, quand ils ne sont pas directement issus de la police, la bulle d’oxygène que constitue encore les réseaux sociaux est ciblée par le régime de Macron.

Développons nos propres médias !

La page FB de Nantes révoltée : https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee


Les Papous contre le colonialisme indonésien

 
 

En Papouasie, province annexée par l’Indonésie, de grandes révoltes populaires ont éclaté, à l’ouest de l’île, versant occidental de la Nouvelle-Guinée. En cause, l’arrestation policière et militaire de 43 étudiants papous dans un dortoir à Surabaya, sur l’île de Java, marquée par son caractère raciste. Jakarta a dépêché sur place près de 6000 militaires et policiers en renfort des autorités locales.

Selon l'organisation pour les droits de l'homme International Coalition for Papua, plus de 6400 personnes ont été arrêtées pour activisme politique en 2015 et 2016. 300 personnes au minimum (violations qui ont été instruites) ont été torturées. Et une personne par mois a été assassinée sur près de 24 mois. (Rapport publié en 2017; lien ci-bas)
http://humanrightspapua.org/hrreport/2017

Page Facebook à suivre : https://www.facebook.com/SOSpapouasie/

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