Victoire totale des salariés du nettoyage de la SNCF

Le tribunal administratif de Montreuil avait débouté la SNCF dans le conflit qui l'opposait aux salariés de la société H. Reinier-ONET, qui effectuent le nettoyage des gares du Nord de l'Ile-de-France. Depuis, ces salariés ont obtenu la satisfaction de la plupart de leurs revendications, à l'issue de sept semaines de grève.

Les salariés de H. Reinier-ONET, entreprise à laquelle la SNCF sous-traite le nettoyage de ses gares du réseau Nord-Ile-de-France, ont de quoi se réjouir. Vendredi  15 décembre, ils ont signé un protocole d'accord avec leur employeur après une grève de près de sept semaines. La veille, déjà, les tribunaux de Montreuil et de Pontoise avaient débouté la SNCF qui les avait assignés en justice pour entrave au nettoyage et risque de danger sur la sécurité en raison de l’insalubrité des installations. Les salariés en grève occupaient depuis le 2 novembre trois gares du réseau Nord Île-de-France : Saint-Denis, Garges Sarcelles et Ermont-Eaubonne.

Au terme des négociations, l'entreprise H. Reinier, une filiale du groupe ONET, a donc accepté la plupart de leurs revendications. Les grévistes ont obtenu de passer sur la convention collective de la maintenance ferroviaire, bien plus avantageuse que celle de la propreté. Les cinq salariés en CDD, que H. Renier ne souhaitait pas réembaucher, voient leur contrat renouvelé. Le salarié qui tentait de faire renouveler son titre de séjour a pu obtenir ses papiers et va être intégré en CDI. Quant aux autres CDD, le prestataire s'engage à étudier ultérieurement leur embauche en CDI au vu de la charge de travail. La clause de mobilité, qui aurait permis de les affecter au gré des besoins dans n'importe quelle gare, même très éloignée de leur domicile, accentuant encore leur précarité, a été annulée. Et la prime de panier repas passe de 1,90 à 4 euros par jour, comme ils le demandaient. Seule revendication qui reste en suspens, la hausse de la prime de vacances versée en fin d'année, de 50 à 70%.

Leur détermination, et le soutien qu'ils ont reçu de nombreux syndicats (Solidaires, CGT et FO), associations et acteurs associatifs et politiques, ont donc payé. La mise en place d'une caisse de grève leur a permis de mener à bout une grève de près de sept semaines, malgré les bas salaires dont le secteur est coutumier. Ils ont d'ailleurs obtenu le paiement des jours de grève, ce qui va permettre déjà, dans l'immédiat, de payer loyers et factures en retard.

Les salariés s'étaient mis en grève le 2 novembre dernier, lorsque H. Reinier avait voulu modifier leurs contrats de travail, tirant leurs conditions de travail à la baisse. H. Reinier avait en effet remporté le marché du nettoyage de 75 gares du Nord de l'Ile-de-France à l'issue d'un appel d'offres, marché précédemment attribué à l'entreprise SMP. Les salariés qui avaient été réembauchés du fait de la clause de reprise, s'opposaient au non-renouvellement des CDD et plus généralement à la précarisation de leur emploi. Nul doute que cette victoire obtenue de haute lutte leur permettra de passer de bonnes fêtes de fin d'année dans la solidarité construite durant cette grève exemplaire. Samedi 16 décembre, ils étaient les invités de la Compagnie de théâtre engagée Jolie Môme, pour fêter leur victoire au théâtre de la Belle étoile de Saint-Denis. 

Véronique Valentino