Considérations sur le journalisme
Réveiller l'espoir en un monde plus beau, plus juste et plus vivable. C’est la raison d’être de ce média en ligne créé par des journalistes (ou non) qui veulent changer la presse, mais n’ont pas les millions, et le positionnement politique utile à tel ou tel parti, qui accompagnent depuis toujours la création d’un quotidien d’information. Il fallait donc se jeter à l’eau, tout risquer, ce que nous avons fait. Depuis deux ans, nous avons réussi à publier un quotidien gratuit qui aborde autrement la politique et la culture. Mais il est temps de se poser la question du financement de L’Autre Quotidien. Sans quoi il ne pourra jamais se développer, et risque de disparaître, alors qu’il nous semble qu’il serait plus utile que jamais dans les années qui viennent. Nous ne pouvons plus nous permettre de faire vivre ce journal sans revenus. C’est pourquoi nous en appelons à votre soutien.
Ce manque de moyens de départ (si vous saviez !) ne nous a fait renoncer à rien. Nous existons. Nous publions. Quotidiennement. En avançant à petits pas. Des chroniqueurs nous ont rejoint. Des sites convaincus par notre projet nous ont apporté leur aide et leur talent pour faire vivre les rubriques. Nous avons beau être le plus petit quotidien du monde, nous sommes convaincus qu’il existe une multitude d'individus qui refusent d'accepter que ce monde en passe de dévisser dans la folie soit le seul possible, et s'y opposent par le meilleur moyen qui soit : être eux-mêmes, pleinement, avec et au milieu d'autres, qui entendent l'être aussi. C’est cette singularité plurielle et solidaire que nous voulons voir vivre dans ce quotidien, singulier lui aussi, que nous vous proposons de lire et vous demandons de soutenir.
Singulier en quoi ? Assez simplement, parce qu'il échappe intentionnellement à ces deux catégories bien pratiques pour qui aime les classeurs et la vie bien rangée : le tout politique (alors là, innombrables sont les sites internet qui ne pensent, ne parlent et ne vivent que d'occuper leur créneau politique - nous ne le pouvons simplement pas, même si nous sommes souvent d'accord avec eux, c'est trop étouffant pour nous, à un moment, nous ne nous reconnaissons pas dans tout ce que que nous sommes, entre autres des gens qui cherchent aussi leur plaisir, aiment la surprise, lire et traîner la nuit, rêver et parler d'autre chose) et le tout culturel (ou lifestyle, pour parler large), où il n'est surtout pas question de risquer de se compromettre et de perdre des lecteurs et des publicités en se frottant au monde tel qu'il est, avec toutes ses aspérités, en gros la presse cocon, qu'il soit fait de musique, de meubles design, de la plus légitime des littératures, de cuisine ou de mode, en somme toutes "les tendances" qu'on voudra, pour peu qu'elles ne soient pas celle à s'interroger sur la vie réelle, la stupéfiante existence de pauvres dans le monde, l'accroissement programmé des inégalités, ou notre stupéfiante précarité au vingt-et-unième siècle. Ce qui casserait le rêve en déchirant le cocon et en faisant se lever (ou tomber) du sofa. Notre projet à nous est celui d'une presse qui mixe l'actualité avec la culture pour dire le monde d'aujourd'hui, et s'engage dans la bataille des idées au côté de ceux qui souhaitent vivre dans un monde plus libertaire, plus égalitaire et plus fraternel, contre les tenants d'une société plus autoritaire, se moquant de l'égalité, et carrément pas fraternelle. Par amour (toujours) du réseau, nous avons fait le choix d'un digital artisanal et de qualité, convaincus qu'un site web peut être une belle oeuvre, comme il y a de beaux livres, de beaux objets.
C’est pourquoi L’Autre Quotidien vous demande de l’aider par vos dons à financer son travail et garantir son existence. Ils nous permettent de développer ce quotidien résolument libre. Et très différent de tous les autres.
Christian Perrot