Anke Feuchtenberger : irradiée par l’avenir de la RDA
Berlinoise de l’Est, Anke Feuchtenberger a gardé un trait sombre pour marquer l’enfermement de la moitié de l’Allemagne au long de la moitié de sa vie. Eminemment politique, son propos l’est. C'est aussi la grande dame de la BD allemande.
Anke Feuchtenberger est la plus célèbre des dessinatrices allemandes, celle dont l’influence aura été la plus déterminante pour la bande dessinée indépendante européenne. Née en 1963, elle fait ses études aux Beaux-arts de Berlin-Est. Peu avant la chute du mur, elle participe à la création du groupe Glühende Zukunft (Futur radieux), qui combine action artistique et politique en peignant sur les murs comme Léger ou Riviera et en recouvrant Berlin est de graffiti, avant de mélanger la tradition des arts visuels de l’Est et les narrations des bandes dessinées de l’Ouest.
Elle se lance dans la bande dessinée en 1993, notamment dans Strapazin, puis en France dans le Cheval sans tête. L’Association a traduit plusieurs ouvrages, La petite dame et La Putain P, qu’elle a réalisés sur des textes de l’écrivain Katrin de Vries. Autant ses illustrations que ses BD ont un style immédiatement reconnaissables : à base de créatures pseudo-enfantines nues avec des têtes hydrocéphales divaguant des des paysages que ne renierait pas David Lynch, entre cauchemars et conte de fées.
Elle exerce l’activité de professeur d’illustration et de bande dessinée à Hambourg. Elle est également co-directrice de la maison d'édition Mami Verlag, créée en 2008 avec son mari Stefano Ricci. En 2008, elle a reçu le prix du meilleur auteur germanophone au festival d'Erlangen en Allemagne. Elle est représentée par la Galerie Martel à Paris.
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