Yasujirō Ozu est un cinéaste authentiquement sismographe, dont les fameuses positions basses de caméra, dites au ras du tatami grâce à un pied qu'il se fit fabriquer pour pouvoir tourner en effet au plus près du sol, avèrent autant la pesanteur des structures sociales qu'elles sont raccord avec une architecture japonaise ayant culturellement intégré le risque du tremblement de terre. Le tremblement de terre est bien l'obsession du cinéaste qui préfère en consigner les manifestations les plus infra-minces, le tremblement qui fait bouger mais imperceptiblement les plaques tectoniques du sensible en faisant généralement monter les larmes de ceux qui en finissent avec le déni. Ceux-là qui croyaient pourtant dur comme fer à l'immobilité du monde finissent alors par se rendre à l'évidence que tout est différent désormais.
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