Beats, samples, instrus… il connaît tout (Jeff) Parker !
Quatre ans après l’excellent (et acclamé) “The New Breed”, Jeff Parker revient entouré et envoie sa “Suite for Max Brown”, un album dédié à sa maman qui mixe allègrement beats, samples et compositions / développements en groupe ; post-rock, hip hop ou jazz déluré made in Chicago. Dig the New Breed !
Guitariste de Tortoise qui s’acoquine aussi souvent que volontairement avec Joshua Redman, Brian Blade, Joey DeFrancesco, Meshell Ndegeocello ou Makaya McCraven, il intrigue à chercher la petite bête en partant de samples et de beats de base et chercher ensuite, en groupe, à pousser le bouchon plus loin d’une nouvelle forme de composition, comme l’atteste ce nouvel opus charmeur parfois, bien vu partout !
Il déclarait dernièrement, au micro de FIP, ceci :
Dans ma musique, j’ai toujours cherché à explorer l’intersection de l’improvisation et de la musique telle qu’elle se fait à l’ère numérique et essayé de fusionner ces éléments disparates pour en faire quelque chose de cohérent. Jeff Parker
Et, comme chaque musicien invité apporte sa pierre à l’édifice qui joue à trouver le son le plus contemporain pour chaque entrée proposée, on les cite tous … le pianiste et saxophoniste Josh Johnson, le bassiste Paul Bryan (qui a co-produit et mixé l’album), son complice cornettiste Rob Mazurek, le trompettiste Nate Walcott, les batteurs Jamire Williams, Makaya McCraven et Jay Bellerose (l’un des camarades de Parker à la Berklee School of music), la violoncelliste du Chicago Symphony Orchestra, Katinka Klejin et même sa fille de dix-sept ans Ruby Parker qui chantait déjà sur son premier album… Tout ce petit monde participant - à des titres divers - aux neuf titres composés par Parker, comme aux deux reprises et /ou réinterprétations du Black Narcissus de Joe Henderson et d’After the Rain de John Coltrane.
En parlant le sabir usuel du critique musical, on dira qu’on se promène de free-jazz ( qui tape véloce) en cosmo-jazz ( il y a du monde sur la corde à linge … ), en faisant des détours par le spiritual ( t’as écouté le live d’Alice Coltrane ? ) pour déborder les plate-bandes sur Go Away qui fait son petit effet math-rock . Mais le titre de l’album qui ferme le ban offre la synthèse de ce qui précède, en se donnant le temps de se développer sur dix minutes et montrer de quoi est capable The New Breed, en mode “ je te joue l’actualité du son Chicago, coco !” avec une base rythmique simple et évolutive pour placer des trouvailles et des arrangements qui se suivent en ajoutant / enlevant instruments et mélodies pour filer une place à chacun. Et ça a beau démarrer assez Chicago jazz 2020, ça se poursuit en offrant un lot de surprises ( minimalistes) qui finit par l’emporter … De fait, c’t-homme là aime sa mère et au final, nous aussi. Yes, we dig the New Breed !
Jean-Pierre Simard, le 12/02/2020
Jeff Parker - Suite For Max Brown - International Anthem