Au centre de Paris, loin des lieux de soins habituels, apaisants et protégés, ce bâtiment offre aux patients un espace ouvert qui ressemble plus à des ateliers d'artistes qu'à un hôpital psychiatrique : une grande maison bercée par le fleuve.

Le programme consistait à concevoir un ensemble d'"ateliers thérapeutiques" et les bureaux de l'équipe soignante. Le but de cet hôpital psychiatrique de jour était de limiter au maximum les périodes lourdes d'hospitalisation pour ces patients souffrant de pathologies très diverses. En s'appuyant sur un programme d'ateliers créatifs (poterie, musique, dessin, etc.), l'établissement a voulu offrir un espace dans lequel les patients ont envie de rester et de revenir, condition nécessaire à leur réinsertion dans la sphère sociale.

Il s'agissait de construire un bâtiment qui ait le plus de sens possible, en faisant de l'œuvre un objet d'échange. À l'intérieur du bâtiment, par exemple, les parois en acier ont été laissées intactes pour laisser apparaître les lignes et les annotations des soudeurs. Pendant la phase de construction, ouvriers, patients et soignants se sont rencontrés pour discuter des méthodes de construction et de l'évolution du bâtiment. Laisser à l'état brut les marques de leur travail fige leur présence dans l'établissement et crée ainsi un sens et une continuité.

Bâtiment météorologique, celui-ci devait qui donne un sens aux événements quotidiens les plus courants en les rendant spectaculaires. Les conditions météorologiques comme la pluie, le soleil ou le vent deviennent des festivals dans lesquels l'averse entre au cœur du bâtiment, les reflets de la lumière sur le fleuve se transforment en jeux d'ombres et de lumières derrière les volets mobiles et le passage des bateaux engendre un bercement apaisant.

L'ouverture du bâtiment et les façades : sur le fleuve, l'Adamant entretient une relation privilégiée avec son environnement. Les passerelles d'accès extérieures de la jetée aux côtés des balcons, combinées à la transparence des rotondes, expriment la forte ouverture de l'hôpital. Le travail sur les façades a consisté en un aspect bois uniforme, tout en modularité, avec des volets mobiles entre les panneaux. Les ambiances intérieures et extérieures peuvent varier en fonction du moment de la journée, contrôlant la lumière des espaces. L'inclinaison des lames de bois permet également que les reflets de l'eau pénètrent dans les espaces intérieurs.

Domesticité vs Institution : de l'échelle à la symétrie. La qualité des espaces est un facteur essentiel pour donner envie aux patients de rester et de revenir. Cette qualité passe par un traitement domestique des espaces accompagné d'un travail minutieux sur l'échelle. Conçus comme des ateliers d'artistes, les espaces de thérapie et de réunion sont essentiellement constitués de matériaux naturels tels que des parois métalliques en acier et du bois. La forte présence du bois, avec les reflets apaisants de l'eau sur celui-ci, renforce l'aspect chaleureux et domestique. Le traitement optimisé de la lumière à bord renforce cette composante. Un travail sur la symétrie du bâtiment visant à matérialiser sa dimension institutionnelle lui permet d'exprimer son ouverture au public.

Architects: Seine Design

Réalisation : 2019

Photographs :Sergio Grazia

Maîtres d’œuvre : AutoDesk, E.R.M.H.E.S

Jean-Pierre Simard à l’éditing le 10/10/2022
En bord de Seine, l'hôpital psy Adamant