Lire l'humain dans les interstices urbains par David Douard au Plateau

Au Plateau, David Douard transforme l’espace avec des éléments architecturaux : grilles, voilages, écrans, cloisons, stores qui évoquent les surfaces des écrans dans un rapport quasi virtuel à l’espace, ou encore les playgrounds grillagés de certains interstices urbains. Lire et écrire la ville autrement.

David Douard

David Douard

Mêlant plusieurs registres de langage, objets quotidiens et matériaux à la fois issus du low-tech, de la culture populaire et du mainstream, les œuvres de David Douard provoquent des glissements de sens générateurs de poésie et de fiction. Les fragments de poésie collectés sur Internet associés à des formes tourmentées, abîmées, découpées et rapiécées donnent naissance à des pièces sculpturales de nature hybride. Récoltant indifféremment les scories du monde, ses installations — composées de matériaux dont les caractéristiques organiques et anarchiques font écho à celles des mouvements sociaux — nous donnent à voir des corps en mutation.

Ces espaces multiples se jouent de la superposition et de la transparence, avec force trames et calques qui accentuent l’effet ondulatoire et mouvant des images, des objets et des corps. Le lieu se revêt ainsi d’un patchwork de peaux sensitives et architecturales, tel un corps dont les zones vitales sont alternativement en éveil ou en sommeil et activées par des flux multiples.

La représentation de soi et celle d’une identité en devenir dessinent les reflets miroitants d’une introspection surexposée. Le souffle, le langage et son bégaiement s’insinuent également sous différentes formes (cut-up_ de voix ou de paroles, fragments d’écrits) et cette petite ritournelle semble se faire l’écho d’une parole collective échappant à toute tentative de catégorisation.

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Dans cet univers, l’architecture cloisonne aussi bien qu’elle révèle, se cache tout en affirmant son autorité, et les objets anthropomorphes qui s’y immiscent abandonnent les parois au profit d’une centralité éclatée. L’entrave et la contrainte des corps sont au centre de cette immersion individuelle et collective où les informations, les objets, les figures renvoient aussi bien à la maîtrise qu’au pouvoir subversif des images et du langage.

Le déploiement de la 5G est déjà en cours et bientôt, de vous , on saura tout à chaque instant. Il est heureux que certain s’attache à montrer une autre vision de la ville dans ses ondes rebelles. on y va !

Jean-Pierre Simard le 30/9/2020
David Douard - O’Ty’ Lulaby - 13/12/2020

Le Plateau 22, rue des Alouettes 75019 Paris

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