Martin Hannett, nouvelle compilation pour le producteur prodige de Manchester
Troisième compilation consacrée au sorcier du son post-punk de Manchester, Martin Hannett, révélateur des Buzzcocks, de Joy Division, de Basement Five et de tant d’autres… Et puisque tout un chacun connaît à peu près l’histoire, la surprise est dans le nombre de groupes ici présents. Histoire
C'est la troisième fois que le travail de production de Martin Hannett fait l'objet d'une anthologie. Martin, sorti chez Factory en 1991 (peu après la mort de Hannett), et And Here Is the Young Man, sorti chez Debutante en 1998, sont assez similaires à cette série (ils sont également plus courts), mais ils sont tous deux épuisés - peut-être que ce disque disparaîtra également de la circulation d'ici sept ans, pour être remplacé par une représentation légèrement meilleure et plus complète. Les trois disques partagent beaucoup de matériel et ont des défauts similaires, et ils fournissent chacun un regard démonstratif sur la carrière de Hannett, même si vous avez déjà la moitié du matériel sur chacun d'eux. Zero : A Martin Hannett Story contient 21 titres et de longues notes de James Nice, l'ingénieux directeur du LTM. Il passe en revue de nombreux moments clés, en commençant par les Buzzcocks (le premier travail d'Hannett) et en terminant par la reprise de She's a Rainbow"des Rolling Stones par World of Twist. (On peut presque sentir le premier ricaner à l'idée même du second, mais c'est une autre histoire).
Le fan de musique moyen n'entendra pas l'empreinte d'un travail de production singulier avant le septième morceau, Transmission de Joy Division, où Hannett a véritablement commencé à utiliser le studio et de nouveaux effets pour modifier le son des instruments. Comme l'indique Nice, Hannett a utilisé "tout ce qui créait de l'espace, de la bizarrerie et des hologrammes sonores". Sa créativité a atteint son apogée pendant l'ère post-punk, et cela était dû en grande partie aux humeurs et aux thèmes explorés par les groupes avec lesquels il travaillait à l'époque. In a Lonely Place de New Order, The Light Pours Out of Me de Magazine, Electricity d'OMD, et Dream Sequence 1 de Pauline Murray & the Invisible Girls sont d'autres titres centraux, tandis que des morceaux moins connus - Night Shift de Names, The Last White Christmas de Basement 5, Quick as Rainbows de Kitchens of Distinction - sont tout aussi importants pour l'histoire. Ce dernier, enregistré en 1990, indique en fait le glissement de Hannett vers une œuvre indiscernable, surtout si on le compare à la production de Hugh Jones pour la même chanson.
ESG, A Certain Ratio, Minny Pops, et peut-être même Crispy Ambulance and the Stockholm Monsters sont les groupes les plus importants qui manquent à ce rassemblement, mais ils ont tous déjà des compilations ou des albums qui valent la peine d'être trouvés. Le disque est rempli à pleine capacité, ce n'est donc pas comme si tous ces groupes auraient pu s'intégrer de toute façon. Et l’image qui surgit après l’écoute montre la versatilité du producteur du simple polissage du son à la construction d’une nouvelle image sonore pour le post-punk et ce qui s’ensuivra… Les fans on t les titres, les autres vont se faire une idée. Bien.
Jean-Pierre Simard le 18/05/2020
Various Zero A Martin Hannett Story 1977-1991 - Big Beat