Le Brexit en version "Home Sweet Home", par Ed Alcock au festival Circulations
Dans la série Home Sweet Home, initiée par le Brexit, Ed Alcock engage une profonde réflexion sur sa mutation identitaire et celle de son pays d’origine, le Royaume-Uni. Il interroge le sentiment d’appartenance à une nation, celle que l’on appelle “Home”. Alors que l’Europe efface l’une de ses étoiles jaunes sur son drapeau, il observe son pays d’un œil à la fois tendre, ironique et désabusé, comme une façon de lui dire adieu. Se sentant exclu par un pays de plus en plus replié sur lui-même, le photographe a récemment obtenu la nationalité française.
“Cet projet a débuté le 24 juin 2016, au lendemain du référendum sur la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne. Je suis retourné en Angleterre, dans mon pays d’origine, pour interroger les gens qui vivent loin des grandes villes. La série est composée de portraits, et de photographies documentaires juxtaposées avec un manuel scolaire édité au début des années 50. Il était destiné aux collégiens français pour apprendre la langue et faire connaître l’Angleterre. “Collection England” est sorti au moment de la création de l’Union européenne, et c’est ce qui créé un parallèle intéressant entre la vision française du pays à cette époque et la mienne plus de 65 ans après…”
Ed Alcock frappe fort en créant un clash visuel, pour son installation, qui colle des portraits d’Anglais saisis cette année sur un manuel de culture anglaise des années 60 de la collection England pour en signifier visuellement le grand écart actuel entre une ancienne vision et la réalité du Brexit. Ce petit livre rouge pose inopinément la question de savoir où sont passés nos petits anglais?….
L’exposition à la contre-culture rock des années 60 et 70 de plusieurs générations a plus fait pour la langue anglaise que ce petit précis linguistique, alors que London was the place to be and to shop records, jeans, pull over, shoes, guitars. Sex Pistols, Rolling Stones, et bien sûr la Beatlemania, bien avant que les Yes, Genesis ne viennent enflammer les charts… et puis les Monty Pythons…. Pourquoi le photographe n’a-t-il pas construit son propos autour de ces influences majeures et populaires ? C’est sans doute qu’Ed retrace une partie de sa propre histoire, préférant solliciter le lien autobiographique dans cette installation, tendance très actuelle d’une forme de narration subtile et en fait une sorte de précis poétique lié à son éducation…..
Et les morts dansent-ils toujours, de ce côté-ci du Channel et de l’autre?
Dans la série Home Sweet Home, initiée par le Brexit, Ed Alcock engage une profonde réflexion sur sa mutation identitaire et celle de son pays d’origine, le Royaume-Uni. Il interroge le sentiment d’appartenance à une nation, celle que l’on appelle “Home”. Alors que l’Europe efface l’une de ses étoiles jaunes sur son drapeau, il observe son pays d’un œil à la fois tendre, ironique et désabusé, comme une façon de lui dire adieu. Se sentant exclu par un pays de plus en plus replié sur lui-même, le photographe a récemment obtenu la nationalité française.
Ed Alcock est un photographe franco-britannique né en 1974. Il vit à Paris depuis dix-huit ans. Membre de l’agence Myop, il travaille pour la presse internationale. Ses photographies explorent l’intime et la famille. En 2013, il a publié Hobbledehoy avec l’écrivain Emmanuel Carrère.
Pascal Therme le 5/06/19
Ed Alcock - Home Sweet Home - > 30/06/19
Festival Circulations au 104 Paris - 104, rue d’Aubervilliers 75019 Paris