Les rêves analytiques de Barbara Breitenfellner au CPIF de Pontault-Combault
Rêve : Les éléments n’ont pas encore trouvé leur matérialité (collage ? photographie ? peinture ?). Tout est triplé. Pas très clair comment les œuvres vont passer du virtuel au réel, surtout pour le glitch et la propriété artistique. — Puis un film. Un paysage enneigé. Nous marchons dans la (tempête) neige. Une fille s’allonge et sa tresse lui rentre dans le dos (transformé numériquement). Puis son dos se désagrège. Un fluide (sang) coule d’une table et quelqu’un d’autre le boit. Il se transforme à travers son corps en une drogue (liquide). ( Titre exact de l’expo )
« Depuis près de vingt ans, je consigne dans un journal mes rêves en rapport à l’art, que je matérialise ensuite dans mes installations. Ces brèves descriptions me servent à la fois de titre et d’instruction pour la fabrication de mes œuvres. J’utilise ces protocoles pour créer des représentations - souvent absurdes ou ironiques -, de la pratique de l’art, des rituels de l’exposition, ainsi que du quotidien de l’artiste. » Barbara Breitenfellner.
Pour ceux qui s’étaient déplacé en 2011 à Poitiers, voir Trauma au Confort Moderne, l’avancée de ses travaux sur les rêves est toujours un miroir prêt à l’analyse de contenu et renvoie à des tas de choses pour faire œuvre. Toujours à rêver ses pièces qui semblent configurées dans une géométrie non-euclidienne, elle agence, associe des matériaux, des objets comme des collections. Il ne s'agit pas de se souvenir au plus près de ce qu'elle a vu lors de ses nuits, mais plutôt de construire, à partir de ce postulat, de nouvelles énigmes, de nouveaux scénarios. Elle vide le rêve de son contenu analytique pour créer un univers d'une inquiétante étrangeté. On dira avec maestria.
L’exposition de Barbara Breitenfellner au CPIF — au titre d’une longueur impossible à retenir –, est le résultat de ses recherches effectuées en 2018 dans le cadre du programme de résidence internationale du centre. Barbara Breitenfellner rêve ses installations, au sens propre, et les recense dans un journal de notes nocturnes. Il ne s’agit pas d’une démarche analytique ou exhaustive car elle ne s’intéresse qu’à ses rêves en lien avec l’art et les expositions. Les énoncés servent de point de départ à une mise en scène distanciée, où imaginaire et fantasme livrent des énigmes savamment orchestrées dans l’espace.
Pour cette exposition monographique, l’artiste présente, en plus d’une vaste sélection de collages et d’œuvres graphiques, une installation spécialement pensée et conçue pour le CPIF dont le point de départ est un rêve qui donne son long et étrange titre à l’exposition. Et comme à l’habitude avec le CPIF, navette gratuite pour le vernissage depuis Paris, sur réservation (au 01 70 05 49 83)
Vernissage, le samedi 11 mai à 15:00
Rencontre avec Barbara Breitenfellner et Florian Ebner — Modération de J. Emil Sennewald Rencontre Samedi 22 juin à 15:00
Kaspar David Murnau le 2/05/19
Barbara Breitenfellner - Exposition monographique - 2/05 → 13/07/19
CPIF — (Centre photographique d’Ile-de-France) 107, av. de la République 77340 Pontault-Combault