Le Cabaret Décadent, revue électrique N° 69
INVERSION ! Quand le 6 devient 9, le 9 devient 6 ; quand le maître de cérémonie déclame à l’envers, le décor change : les rideaux rouges et noirs se transforment en miroirs ; quand l’électricité change de pôles, les danses se figent : monde à l’endroit de cirque à l’envers. Upside down ; femme homme et homme femme : reverse ! Travestir l’autorité, draguer les pensées, risquer la comédie. Une soirée hors normes, des normes hors soirée. REACT !
Alléchante déclaration d’intention du Cabaret Décadent au Cirque Electrique pour un envoi intitulé 69. On dit slurp ! Et on va s’asseoir en bord de scène, au plus près de l’action, pour assister à un crescendo des numéros qui filent vers un climax avec entracte. De surprise en surprise, se colleter à l’étonnement. De numéro en numéro, suivre le maître de cérémonie et ses imparables relances, ses annonces et ses envolées. Suivre ainsi le fil de la musique de Tapman, cet électro-punk tour à tour caressant ou vrombissant qui rappelle qu’un cirque sans musique n’a que des animaux tristes. Ce qui, ici, est loin d’être le cas.
Avec Amélie Kourim : marche au plafond & trapèze | François Borie : jonglage | Constance Bugnon : mât chinois & acro-danse | Antoine Redon : feu & roue cyr | Marie Le Corre : équilibre sur bouteilles & fil de fer | Mathieu Hedan : équilibre et acro-danse | Pierre Pleven : pole dance & effeuillage | Guillaume Leclercq : fakir & pierrot lunaire | Otomo De Manuel : maître de cérémonie | Musiciens : Jean-Baptiste Very, Hervé Vallée, Maria Fernanda Ruette, Adrian Gandour… Et un invité surprise chaque semaine. Admirez celui de la semaine passée …
Des femmes à rôle d’homme, des hommes travestis… on entre au cabaret et on y voit du sado-maso, de la piste, des cintres qui s’animent au passage d’une funambule, une femme nue qui passe et des hommes quasi nus- mais pourquoi pas complètement ? Telle est la question, puisqu’ils sont carrément choucards les kikis ! Plus tard, jet de balles sur la piste et grands coup de soufflerie. On relance, on se dévoile, on affiche, on compare, on détonne, on étonne. Et on en ressort ravis, deux heures et quelque plus tard.
Le feu sacré (du cabaret), ils l’ont c’est sûr - et ça n’est jamais rasoir, même si ça reste toujours sur le fil, voire sur le trapèze. Avec le final qui met tout le monde sur la piste en musique, on a partagé un truc. Et c’est le principal ici. D’abord être désinhibé, puis se fondre dans le rythme… Allez-y !
Jean-Pierre Simard le 27/02/19
La Cabaret Décadent, revue électrique N°69 -> 30/03/19
Cirque Electrique – Place du Maquis du Vercors 75020