Mambo Cosmico, la cumbia bien barrée de Sonido Gallo Negro
Quand le Mexique réinvente la cumbia psycho-délice et space en se moquant des idiomes musicaux et politiques prédéfinis de l'Amérique centrale, cela s'entend sur Mambo Cosmico, troisième album de Sonido Gallo Negro. On danse ?
A l'heure où, de Colombie, du Pérou ou du Mexique, qu'elle soit electro ou acoustique, la cumbia se réinvente pour continuer à nous faire danser; Sonido Gallo Negro, groupe originaire de Mexico City propose sa propre fusion psychédélique de cumbia amazonienne, huayno, cumbia sonidera, boogaloo et chicha. Et ce, à coup de samples dingues, de guitare fuzz, orgue Farfisa, thérémine, güiro, trompette mariachi et bongo. Après Cumbia Salvaje (2011) et Sendero Místico (2014), le nonette revient avec Mambo Cosmico sur le label Glitterbeat. Sonido Gallo Negro a décidé d'enrichir un peu plus son cocktail détonant en y injectant quelques pas de danse de mambo, cha cha, porro et danzon. Exemple avec Cumbia Ishtar
Collage musical, mais aussi culturel et historique, Mambo Cósmico propose un nouveau cosmos musical, inattendu, au-delà de ses influences mexicaines et latino-américaines bien établies. Dès lors, on file vers le Moyen-Orient, en Afrique et sur tous les fronts de la culture du monde hispanique. Comme les colombiens des Meridian Brothers, Sonido Gallo Negro cultive autant la dérision que l'engagement politique ou le mysticisme, dans un shaker bien secoué de genres musicaux: Shaken not stirred - comme disait James Bond, à propos de son Martini.
Question contenu de l'album, on voyage beaucoup en surfant sur les styles connus pour les pousser dans leurs derniers retranchements, voire ailleurs… ainsi en va-t-il pour Tolú, un porro du musicien colombien des années 50, Lucho Bermúdez et ¿Quién Será?, un célèbre mambo du chef d’orchestre mexicain Pablo Beltrán Ruiz, ici transformé en une fureur psychédélique; comme avec les Cha Cha Cha de Perez Prado sur La Foca Cha Cha Chá ou l'hommage à Gaspar Yanga sur La Danza de los Diablos, le seul guerrier mexicain d’origine africaine à avoir mené un soulèvement afro-mexicain. Mambo Egipcio, la dinguerie psychédélique cubano-égyptienne, rend hommage au cubain Dámaso Pérez Prado, est s'avère le premier mambo à avoir été joué par le groupe.
De ce côté-ci du monde libre (ouarf!) , il y a bien la reformation pour une tournée des Négresses Vertes, mais pour le reste, dans le têtes, pour complaire à Macroléon III, tout le monde danse le menuet dans sa tête. Zobi la Mouche !
Ludwig van Elton John le 24/04/18
Sonido Gallo Negro - Mambo Cosmisco - Glitterbeat