Le BAL En Suspens 4/7 avec Paola Yacoub et Mélanie Pavy
Ce quatrième volet d'En Suspens s'approche des travaux de Paola Yacoub et Mélanie Pavy, la première avec les roses de Damas, la seconde sur les suites et conséquences de la catastrophe de Fukushima. Dans les deux cas: qu'en est-il de l'humain avec stupeur et tremblements…
Les photographies de Paola Yacoub sont extraites d'un reportage sur Beyrouth et le Sud Liban, d’un point de vue sceptique. On ne peut rien savoir des événements qui ont eu lieu sur les sites photographiés à Beyrouth. Et ce, pour une raison précise : une amnistie généralisée des acteurs de la guerre civile interdit de fait l’accès à l’histoire récente de la ville, à commencer celle des événements qui ont eu lieu sur les sites photographiés. Cette situation déceptive permet d’explorer des photographies de terrain dans une perspective résolument sceptique, imposée par les circonstances. Elles présentent de ce point de vue une expressivité déviante par rapport aux protocoles documentaires. Et ces fameuses roses de Damas qui ont un beau matin envahi Beyrouth, ville sans aucune tradition florale de cette sorte, ont bien été apportées par des Syriens. Signe d'une occupation par des espions ou bien parano galopante ? Ici, la question reste ouverte, mais les roses et leurs vendeurs sont bien là …
“ Mon travail tourne autour de la question aussi ancienne que contemporaine de la fin possible de l'humanité et de comment l'exprimer au cinéma. Mon film démarre avec le projet très particulier d'Oméga, une ville entièrement japonaise construite dans le futur au sud de l'Inde, avant de s'élargir et de rendre compte de tous les fantasmes et projections qu'il suscite. Le première interprétation du projet, telle que écrite dans la presse nipponne après Fukushima, fut que cela dev(r)ait servir de refuge à l'élite japonaise après la catastrophe nucléaire au cas où celle-ci effaçait complètement le pays de la carte." Mélanie Pavy
Le film de Mélanie Pavy Go Get Lost ! (2017) figure dans l'exposition En Suspens. L'artiste y réfléchit à la teneur de son travail ancré dans le Japon d'après la catastrophe nucléaire. Avec Sophie Houdart, une anthropologue, experte du Japan, membre du collectif "Call It Anything", toutes deux discutent comment écrire, enquêter et filmer peuvent donner des formes tangibles à un réalité brisée dans un pays en crise.
-> A noter pour demain jeudi 15/02 = Conversation avec Mélanie Pavy et Sophie Houdart au BAL à 20h
Dans le premier cas, la rumeur s'impose pour effacer les limites du raisonnement et dans le second on en arrive à envisager la continuation du pouvoir après la fin d'une partie de l'humanité. Quelle épique époque, n'est-il pas ?
Jean-Pierre Simard le 14/02/18
Expo collective En Suspens 4/7 ->13/05/18
Le BAL 6, impasse de la Défense 75018 Paris