Le bongo blues d'Automatic City
Que vous ayez grandi dans les vapeurs d'encens ou que vos parents aient tâté des percussions, le son agaçant du bongo vous est familier.
Souvent à contre emploi, il a pourtant été compagnon du be bop, de la musique spatiale et d'autres sons plus crapoteux. Bien employé, c'est super. Comme ici … Les années 60 et suivantes l'ont vu dans toutes les configurations possibles, du rock à la musique africaine, en passant par l'Amérique du Sud et Santana. On garde pourtant d'excellent souvenirs des fondus de l'Incredible Bongo Band, une bande de fondus qui faisait feu de toutes peaux pour reprendre des classiques de tous répertoires.
Mais revenons à Automatic City qui, après un premier album blues roots ‘One Batch Of Blues’, sort B o n g o e s & Tremoloes sur Stag-O-lee records. Son titre donne la direction musicale : un rythm'n'blues pimenté de percussions tribales, de rythmes caribéens, d'inspirations vaudou, de guitares sauvages, ainsi que d'instruments exotiques à la tradition du genre, tels que le Sanza, le Sitar électrique, des instruments électroniques primitifs comme le Stylophone, le Theremin ou la boîte à rythme "Ace Tone", utilisée auparavant par JJ Cale, ou Sly Stone. Cette potion ensuite filtrée à travers un vieux "Space Echo" à bandes, évoque l'atmosphère moite et mystérieuse du sud de la Nouvelle-Orléans, la pêche nocturne à l'écrevisse dans le bayou, le clair de lune de la Havane, les sons d'un rituel vaudou ...
Capturé en live en deux jours, le quartet revisite des titres de Willie Dixon, Billy Boy Arnold, Billy "the kid" Emerson, le "Havana Moon" de Chuck Berry, ainsi qu'une version hypnotisante de "Goin' Down South", et une reprise de "Crawfish" tirée du film King Creole (1958), qui fût pour Joe Strummer, son morceau préféré d'Elvis. Bongoes & Tremoloes présente aussi des compositions originales, comme le "Resolution Blues" rappelle les premiers enregistrements de John Lee Hooker, "Evil Eyes On Me", inspiré du jeu de guitare slide de Fred McDowell, et "Puppet made of Shipwreck Wood", avec un ensemble d'instrumentaux qui contribuent à la magie et l'ambiance particulière de ces enregistrements.
Et cette bande joyeux fondus, encensée par la presse aux grandes oreilles, vient à Paris jouer aux Nuits de l'Alligator, à la Maroquinerie le 29 janvier prochain. Foncez !
Maxime Duchamps le 24/01/18
Automatic City Bongoes & Tremoloes Stag-O-lee records
Automatic City aux Nuits de l'Alligator à la Maroquinerie le 29/01/18