Entre rock incendiaire et regard adolescent : The Starcrawler débarque

Les têtes chercheuses de l'opinion rock parisienne ont décidé (pour vous) que le concert de Starcrawler au Point Ephémère le 23/01/18 était celui de la semaine. Entre vieille passion et regard adolescent, une sensation à découvrir avec devant : Arrow de Wilde.

Rien à voir avec le jeu vidéo StarCrawlers sorti l'an passé, le trio angeleno ne roule pas pour Microsoft. Il a surgi et été illico repéré par Hedi Slimane qui les transforme de jour en jour en nouvel icône  du rock 2018. La doxa rock'n'rollienne l'annonçait dès octobre dernier dans les colonnes de l'Officiel : "La nouvelle sensation du rock vient de Los Angeles et, comme souvent, Hedi Slimane est déjà sur le coup. Sur scène ou dans le privé, le créateur n’en finit pas de photographier Arrow de Wilde, la chanteuse bouillonnante de Starcrawler. Fille de la grande photographe Autumn de Wilde et du batteur Aaron Sperske, Arrow a aussi des parents spirituels, à en juger par ses performances électrisantes : Iggy Pop, Ozzy Osbourne, les New York Dolls ou encore les Runaways.

En concert, la jeune fille filiforme, qui vient d’avoir 18 ans, se métamorphose en bête de scène possédée. Impossible de rester de marbre devant ses contorsions et ses provocations, qui illustrent la musique frénétique du quatuor, formé il y a à peine deux ans parallèlement aux études de ses membres. Entre glam théâtral et punk abrasif, Starcrawler a déjà fait ses preuves sur Ants et Let Her Be, deux singles débridés. Sous la houlette de Ryan Adams, le groupe prépare en ce moment son premier album, prévu pour 2018 (sorti vendredi  dernier) : avis de tempête ( le 23/01/18 au Point Ephémère) "

Formé en 2015 autour de la chanteuse Arrow de Wilde et du guitariste Henri Cash, la formation s’est finalement complétée avec l’impeccable section rythmique formée par Austin Smith à la batterie et Tim Franco à la basse. L’album a été enregistré à l’ancienne, en analogique, par Ryan Adams dans son studio Pax-Am. D’ailleurs, il ne tarit pas d’éloges les jeunes californiens : « Cet album de Starcrawler va vous faire péter un plomb. Ils sont extrêmement bons. Bientôt, ils vont régner sur la galaxie« .

Le jeu du quatuor est rempli de rythmes tonitruants et de riffs qui sont autant de bourrasques, et leurs concerts incendiaires, mené par le magnétisme transcendant de de Wilde, sont vraiment captivants. Geoff Travis, le fondateur de Rough Trade, explique l’amour du label pour le groupe : « Si vous pensiez que le rock’n’roll était moribond, que son esprit fun, de représentation et son pouvoir primitif étaient perdus, ça signifie seulement que vous n’avez pas encore vu Starcrawler. »

D'un côté, vous avez l'environnement culturel, genre carré d'as, qui les précède, avec l'arbitre des modes, Hedi  Slimane qui mitraille à tout va, Dave Grohl qui ne jure que par eux et les a programmé à son festival, Geoff Travis, jamais manchot des oreilles et la prod de Ryan Adams pour assurer la continuité de l'esprit furibard de l'idiome. De l'autre, on voit surtout le parfait profilage spandex/glam, l'esprit on est tous chouette sur la photo - et un son qui émeut un peu ( mais reste balisé de partout). On a toujours préféré X au Runaways et, pour le son back to 90's ( je connais ma grammaire rock  de façon encyclopédique), on a déjà apprécié les Libertines, pas la peine de nous refaire le coup. Cela sent un peu le réchauffé…   

Gilles Daloose le 22/01/18

Starcrawler - Starcrawler (Rough Trade/Beggars)