L'installation à tout Rilke de Morgane Tschiember

Imaginée par Morgane Tschiember comme une promenade plastique et lyrique, physique et métaphysique, L’heure rose – Il m’a suffi de naître pour te perdre un peu moins intègre le temps comme donné et scénographie. Entre temps et regard, l’artiste conçoit chacune de ses expositions comme de grandes promenades qui figurent l'évolution de sa pensée.

Ce ne sont pas des souvenirs
qui, en moi, t'entretiennent ; 
tu n'es pas non plus mienne
par la force d'un beau désir.

L’exposition « L’heure rose – Il m’a suffi de naître pour te perdre un peu moins » au CAC La Traverse d’Alfortville, rassemble des installations et sculptures de Morgane Tschiember reliées en filigrane par un questionnement sur le temps ; inspirée à l'artiste par une expérience récente lors de laquelle elle se trouvait dans une maison dont chaque pièce contenait des horloges réglées à des heures différentes. Le sentiment étrange que la plasticienne a alors éprouvé a ouvert une série d’interrogations sur la nature du temps… Ce sont ces interrogations et quelques réponses que propose Morgane Tschiember qui nourrissent l’exposition : le temps est-il malléable voire subjectif ? Existe-t-il ou est-il une illusion ?

Ce qui te rend présente, 
c'est le détour ardent
qu'une tendresse lente
décrit dans mon propre sang.

Différentes formes d’horloges ponctuent l’exposition : présents dans chaque salle, ces dispositifs donnent chacun à leur façon une idée du temps. Ainsi, un drône circulant dans l’espace filme l’exposition à la manière de Google. A travers lui est représenté l’œil de l’ordinateur qui au fil de nos clics et de notre surf sur Internet, impose son propre temps de promenade. 

Maxime Duchamps (avec le CAC) le 28/09/17

Je suis sans besoin
de te voir apparaître ; 
il m'a suffi de naître
pour te perdre un peu moins
.

(Portrait intérieur de Reiner Maria Rilke) 

L'heure rose il m'a suffi de naître pour te perdre un peu moins de Morgane Tschiember

Le CAC La Traverse,  9, rue Traversière94140 Alfortville

Le CAC La Traverse organise des événements avec des artistes aussi bien émergents que confirmés. Pour autant, la part belle est laissée aux émergences, dans l’idée d’entretenir un creuset créatif et fécond. En à peine trois années d’existence, le CAC La Traverse a déjà proposé des œuvres d’artistes comme Alain Declercq (multimédia, performance), Mounir Fatmi (installation), Bruce LaBruce (film), Charlotte Moth (installation), Eva Nielsen (peinture), Axel Pahlavi (peinture), Jeanne Susplugas (installation), Agnès Thurnauer (installation), Morgane Tschiember (installation), Lawrence Weiner (sculpture), Raphaël Zarka (installation)… Soient des artistes plutôt interdisciplinaires et prompts à explorer les porosités entre media, entre catégories. Tout en travaillant avec des curateurs indépendants et transverses comme Léa Bismuth, ou Yann Pérol.