Karina Bisch : des tableaux vivants qui interrogent la confusion entre art et artisanat
Les Tableaux vivants posés au Micro Onde, à Vélizy-Villacoublay, réunissent au sein de l'expo tableaux et objets de Karina Bisch dans une mise en scène télescopant l’histoire de l’art abstrait et celle du design. Cette proposition inédite de l'artiste joue autant du travail pictural que d'une confusion entre art et artisanat.
Ici, Karina Bisch cherche à redéfinir les codes de l’exposition de peinture. Pour l’occasion, l’espace du centre d’art devient une scène de théâtre sur laquelle la peinture déborde de ses cadres et émancipe ses motifs jusqu’à les voir devenir des objets.
Le titre de l’exposition, Les Tableaux vivants, renvoie à l’impression qui se dégage de voir l’espace habituel de la peinture, délimité par la toile, être éclaté au profit d’une vision tridimensionnelle. Trois toiles de format monumental (quatre mètres sur quatre) sont ces tableaux vivants sur lesquels s’inscrivent hors de toute hiérarchisation divers motifs connus empruntés à l’histoire de l’art comme le triangle de Frank Stella, l’algue d’Henri Matisse ou encore les formes oblongues ponctuées de lignes et de points noirs propres au groupe Memphis, mouvement 70's de design et d’architecture italien.
Elle se réapropprie aussi les motifs de l’art abstrait avec trois tabourets en bois brut Ulmer imaginés en 1954 par l’architecte, artiste et designer suisse Max Bill qui sont disposés en face des tableaux. Utilisés tels des accessoires de scène, ils incarnant aussi une des expressions du modernisme suisse et allemand et deviennent ainsi un autre des motifs-objets peuplant la chorégraphie conçue par Karina Bisch. Enfin, sur les tabourets sont posés trois coussins brodés par cette dernière, dont les motifs différents font écho à ceux des toiles.
L’exposition s’inscrit dans la pratique de la reprise qui est celle de Karina Bisch, dans un questionnement sur la place occupée aujourd’hui par les figures majeures de l’histoire de l’art. Une pratique qui prend parfois la forme d’un hommage aussi ludique que respectueux aux grands noms de l’art abstrait tels que Fernand Léger, Sonia Delaunay ou Kazimir Malevitch.
On peut ajouter que, même sans connaître les maîtres anciens ou récents, la conceptrice du dossier de presse n'a jamais rien compris, voire entendu parler de l'art africain. Regardez bien…
Maxime Duchamps et Raoul le 12/10/17
Les Tableaux vivants de Karina Bisch -> 22/12/17
L’Onde Théâtre 8 bis, avenue Louis Breguet 78140 Vélizy-Villacoublay