Philippe Cognée, obsession foule (chez Templon)

Depuis vingt ans, Philippe Cognée se confronte à une réalité crue et banale :  autoroutes, banlieues, abattoirs industriels, rayonnages de supermarché, usines de recyclage pour dresser un portrait singulier de notre réel aussi balisé que méconnaissable. Cette fois, il a pris la foule comme motif et il faut s'en accommoder ...

Philippe Cognée, Crowd under the sun, 2014 Peinture à la cire sur toile — 200 × 200 cm Courtesy Galerie Daniel Templon, Paris et Bruxelles. Photo B.Huet-Tutti

Philippe Cognée poursuit ses interrogations sur le singulier et le collectif, le visible et l’invisible, les territoires du réel et ceux de l’art, avec des compositions, à première vue abstraites, où des silhouettes s’assemblent et se dispersent en nuées compactes et floues. Confronté à une hyper-densité picturale, le spectateur ne distingue plus l’image figurée de la matière : “Celui sur qui se referme cette chape de peinture, comme la foule elle-même, c’est l’individu.”

Philippe Cognée, Crowd ’demonstration’, 2016 Peinture à la cire sur toile, 150 × 150 cm Courtesy Galerie Daniel Templon Paris et Bruxelles.

De la figuration à la défiguration, du proche au lointain, les foules brouillées de Philippe Cognée rappellent la vision à la fois implacable et imprécise des nouvelles technologies et du contrôle satellitaire. Face à la prolifération des images appauvries, l’artiste renvoie à la puissance de la peinture, seule capable de transcender le mouvement d’une humanité grouillante en un paysage, parfois onirique.

Il faut toujours accommoder - et ne jamais s'en accommoder ...

Friedrich Angel (avec catalogue)

Philippe Cognée, Solar Crowd, 2016 Peinture à la cire sur toile — 150 × 150 cm Courtesy Galerie Daniel Templon Paris et Bruxelles.

Philippe Cognée - Crowds -> 4/03/17
Galerie Daniel Templon   30, rue Beaubourg75003 Paris