Arles dans la lentille d'Olympus

Nouveau jeu de piste réflexif des Rencontres d'Arles : les évolutions croisées de maîtres et d'élèves pour faire mousser le grain photographique encore vert et émulsionner les talents.

Olivier Culmann, "Passages", Tendance floue

Pauline Rousseau, Wally, décembre 2018, Paris. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
 

Établir un dialogue entre les générations, faire converser artistes confirmés et artistes émergents, tel est le projet qu’Olympus a mis en place depuis quatre ans déjà ; après s’être engagé depuis huit ans aux côtés de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, Chaque année, il s’agit de créer une chambre d’écho entre l’œuvre d’un photographe renommé et le projet d’un étudiant. Une exposition en miroir naît de ces rencontres et de ce partage d’expériences. À partir d’un corpus d’une quinzaine de clichés proposé par chacun des référents, les étudiants produisent des images qui constituent autant de réponses. Ces dernières peuvent constituer un prolongement, un jeu, un détournement, voire une réfutation. L’échange de vues s’opère dans tous les sens du terme : échanges de paroles, de visions, de pratiques d’esthétiques, d’éthique...

Entre respect et émancipation, hommage et confrontation, l’exposition qui naît de leurs "conversations photographiques" témoigne d’une aventure à la fois artistique et humaine. »

Pauline Rousseau et Olivier Culmann  : Notre destin est-il tracé dès l’enfance ou bien peut-on faire des choix qui changent nos vies ? À ces questions, Pauline Rousseau et Olivier Culmann apportent deux réponses opposées. À travers sa série "The Others", Olivier Culmann montre comment un puissant déterminisme religieux et social conditionne la vie des Indiens dès leur naissance. S’inspirant de cette série, Pauline Rousseau répond par des images qui réfutent ce déterminisme. S’interrogeant sur ce qu’elle serait devenue si elle avait poursuivi certaines de ses anciennes relations amoureuses, elle a recontacté des « ex » et leur a demandé de faire une photo où ils jouent le couple idéal – ou pas – qu’ils auraient pu former.

Corinne Mercadier, Amiral, série Le Ciel commence ici, 2016. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la galerie Les filles du calvaire.

Barnabé Moinard, Trade Secret #1, série Trade Secret. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

Barnabé Moinard et Corinne Mercadier : Barnabé Moinard produit des images photographiques dont on pressent les strates antérieures – coups de pinceau, coups de ciseaux, manipulations en tous genres. Corinne Mercadier réalise de son côté des images faussement lisses, nées en réalité d’un processus complexe qui conjugue le dessin, la peinture et la sculpture. L’un rend visible le millefeuille de ses interventions plastiques, l’autre le tient en retrait derrière l'immédiateté de la prise de vues, mais ces deux fabricants d'images étaient faits pour se rencontrer et pour dialoguer...

Klavdij Sluban, Divagation – Sur les pas de Basho, Japon, 2016. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

Florian Maurer et Klavdij Sluban : Quand deux photographes voyageurs se rencontrent, cela donne un projet de voyage. Fasciné par les photographies nomades de Klavdij Sluban et ses origines balkaniques, Florian Maurer a décidé, sur les conseils de son aîné, de s’aventurer en Albanie. Il a parcouru ce pays surréaliste et attachant, qui est truffé de 700 000 bunkers aménagés sous le règne autoritaire et paranoïaque d’Enver Hoxha. Avec ce voyage, il poursuit son travail sur les portes de l’Europe et s’inscrit dans la lignée de Klavdij Sluban, photographe français d’origine slovène qui se sent « en permanence déplacé ».

Florian Maurer, Sans titre. Albanie, 2016. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

Olympus engage une conversation photographique - Arles, Palais de Luppé  (Entrée libre) 4/07 –> 28/08/16 (10H-19H30)