En dessous des sacs poubelle : David ‘Rock’ Nelson


Si on vous parle ici de la réincarnation actuelle d'Ed Wood, l'as du ciné des chutes et du crétin express pour les scénarios ouverts à tous les vents (dans son crâne), c'est que David Rock Nelson est symptomatique de son temps.

Richard Metzger de Dangerous Minds est allé piocher au fond de la sous-culture et il a trouvé un nouveau sujet en la personne de David Rock Nelson. Cet ancien marine et toujours boxeur est un cas d’espèce (ou d’espace) de la vidéo américaine, un genre d’Ed Wood au petit pied qui tourne lui-même en caméra amateur des films de monstres et de vampires depuis le milieu des années 90 ; et de manière assez convaincante, avouons-le tout net. En tout cas au point d'avoir décidé Vice TV à lui consacrer une web série dans son créneau Outsider

Ce qui permet en premier lieu de le retrouver avec ses petites copines et ses parents ( la figuration c’est bon !) pour faire vraiment n’importe quoi et son contraire. Mais c’est de l’art, un peu cochon… De violentes inepties s’agitent furieusement sous son crâne cabossé et on voit bien que son public lui importe peu. A croire que la caméra est inscrite en séjour longue durée chez Freud et associés. On y retrouve - coucou les monstres - un grand sens du bricolo portnawak , mais tellement bien assumé  que c’en est un plaisir de gourmet.

Pour une fois qu’une web série va au-delà du propos affiché, on ne peut que s’en réjouir car les zygotes aux commandes de la série ne sont pas les derniers venus sur le créneau: Zack Carlson est le programmateur de l’Austin’s Alamo Drafthouse et le producteur Evan Husney, un vétéran des ciné underground et indés qui a bossé sur le Santa Sangre de Jodorowsky. 

 

En cherchant sur YouTube, vous trouverez facilement les trois premiers épisodes qui permettent de vraiment entrer sans frapper dans on monde loufdingue, encore plus barré que ses propres réalisations le faisaient croire/voir. Drivé par un Anthony Bourdain qui fait le présentateur, les épisodes vous en révèlent plus sur tout l’univers du réalisateur et de ses proches dans un aller-retour sensationnel entre fiction et réalité.
Comme disait Bashung dans Volontaire : « Réalité, réalités, punition exemplaire ! «