Des fleurs pour s'en-senser… une exposition très "hard flowers"

Laura Porter

Une œuvre est comme une bulle qui remonte à la surface de la mer, trace empirique d'une activité linguistique souterraine et inaudible, et que seuls les autres au-dessus du niveau de la mer peuvent percevoir et s'affairer à en-senser.
 

Hard Flowers fait écho à des formes non tempérées de germinations, un écosystème en larsen, un effort de désaxement, à une communication parasitaire qui pousse et prolifère par le dessous à défaut de pouvoir s'élancer.

Loin de tendre vers le jardinage spirituel, une ironie matérialiste émane de toutes les propositions : qu'il faille en revenir, dans un contexte que l'on qualifie de fluide, d'immatériel à l'idée d'une métaphore «durcie», revient à transformer le rhizome-en potentiel projectile.

Le projectile est, comme la fleur de pierre, sans racines. Comme le signal lancé depuis un émetteur, il peut se déformer, se dégrader dans son mouvement qui l'amène au récepteur.

Ces signaux errants, porteurs d'une pesanteur et d'une force d'occupation toxique jouent simultanément de l'obstruction et de la transmission, de la germination et de l'interruption, du contact et de l'impact, de la défaillance et de l'hypothèse constructive.
 
Hard Flowers est une exposition à intervalles irréguliers. Elle manifeste des écarts semblables à ceux qui séparent une suite d'impacts de ricochets, des contacts semblables aux ondes qu'ils tracent et finissent par se rejoindre.

Clara Guislain

Andrés Ramirez, H332 / time defines it,  2016

Hard Flowers - exposition collective ( Wolf Cuyvers, Thomas Dunoyer de Segonzac, Laura Gozlan, Laura Porter, Andrés Ramirez)  Du 14 mai au 18 juin
Galerie Escougnou-Cetraro 7, rue Saint-Claude 75003 Paris
Site de la galerie,  ici