Les magiciens d'OZ

Les aventuriers de la Presse Libre, ou comment certains titres underground ont vraiment été des vecteurs de culture et de liberté. Ici, l'exemple anglais du magazine OZ.

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Certains titres de presse des années 60/70 sont restés mythiques pour avoir été d'exact résonateurs des courants auxquels ils donnaient les moyens de se faire entendre : du Berkeley Barb estudiantin de San Francisco, au L. A.  Free Press, en passant par International Times à Londres ou OZ qui nous occupe ici, sans oublier Actuel à Paris, ni les comics qui se sont développés au même moment, souvent illustrés par les mêmes, de Crumb à Shelton, en passant par Vaughn Bode, Spain Rodriguez, Clay Wilson et Rick Griffin.

Le magazine psychédélique londonien légendaire retrouve une seconde vie, grâce au site de l'Université de Wollongong, qui en offre l'accessibilité à tous les numéros (et le téléchargement). De quoi en prendre plein les yeux et comprendre l'intérêt des diverses versions proposées entre 67 et 73, d'abord en Australie, puis à Londres.  

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Avec un panel de contributeurs qui se nommaientGermaine Greer, Lillian Roxon, Barney Bubbles, David Widgery, Clive James, Edward de Bono, Richard Meltzer, Clay Wilson, Colin MacInnes, Anthony Haden-Guest ou Raymond Durgnat. Et des sujets qui allaient d'interviews de Pete Townshend à Timothy Leary, en passant par Jimmy Page comme Andy Warhol.

OZ magazine était édité par Richard Neville, en Australie comme à Londres, un journaliste qui dut faire face à de nombreux procès pour obscénité, comme avec le numéro spécial lycéens de mai 70 dans lequel, Vivian Berger adaptait une BD bien trash de R. Crumb où Winnie l'Ourson était saisi par la débauche. Et cela ne rigolait pas avec la justice de la Couronne à l'époque car, malgré la défense de l'avocat John Mortimer, plus tard auteur de la série judiciaire“Rumpole”; le même qui avait défendu avec succès Selby au cours de son procès à l'encontre de Last Exit to Brooklyn, et plus tard donné le droit aux Sex Pistols d'utiliser le mot couilles pour faire la pub de leur album Never Mind the Bollocks…,  Neville, avec Felix Dennis et Jim Anderson, furent d'abord condamnés à 15 mois d'emprisonnement, plus tard commués, en appel, en remise en liberté sans condition.

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OZ avait aussi l'habitude de publier,avant leur parution, des textes de chansons des albums des groupes importants et on a pu y lire de manière autographe, ceux de Jagger pour “Street Fighting Man” et “Jigsaw Puzzle” crédités ainsi " de l'album à venir Beggar's Banquet, à sortir à l' hiver prochain" …

Comme plus tard le Sniffin'Glue de Mark Perry sera le porte voix mensuel du mouvement punk, OZ aura été durant ses sept ans de parution, le révélateur de toutes les tendances, astuces, prises de position et diversités de voix du mouvement psychédélique. souvent synchrone, des fois en avance, mais toujours sur la brèche, quitte à s'appuyer sur des pubs haute en couleurs pour assurer, avec des campagnes d'abonnement à répétition ou des demandes direct aux stars du rock comme Lennon ou Jagger qui firent de gros chèques et aidèrent lors du procès, pour le premier. Un vent de liberté, une émulation qui courrait aussi vite que l'époque, des sujets pointus par des gens qui pour certains deviendront des universitaires connus (comme Germaine Greer après la parution de la Femme Eunuque). Mais un magazine qui s'est arrêté par simple inertie de l'époque, car avec l'arrivée du glam-rock en 1973, rien de ce qui précédait n'était plus à défendre. 

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