Catharsis et bleu profond avec Ryan Keberle

L'esprit du blues dans la musique sud américaine pour une relecture assez jouissive de l'idiome

Loin d’être un inconnu Ryan Keberle a déjà coulissé derrière rien moins que le Maria Schneider Orchestra et Darcy James Argue’s Secret Society, voir le Joe Fiedler’s Big Sackbut, mais aussi avec David Bowie, David Byrne,  ou encore Sufjan Stevens. Mais c’est surtout son projet de groupe Catharsis où il joue du trombone et du mélodica avec Camila Meza aux voix; Mike Rodriguez à la trompette et au pandeiro; Jorge Roeder à la contrebasse, la basse électrique et la basse FX et Eric Doob à la batterie qui nous intéresse ici.

Azul Infinito est leur troisième album qui a décidé de dépasser les frontières de la musique sud américaine, histoire de lui redonner des buts et d’autres horizons. Eprit es-tu là ? Oui, mais dans une forme que tu ne connais pas !  A la manière de Taj Mahal à la fin des années 60 qui a tenté de pousser les limites du blues au-delà des repères connus avec un big band tout sauf habituel avec tuba et cuivres à gogo, Catharsis infuse à tous les idiomes de la musique latino, une relecture avec d’autres paradigmes, sans jamais utiliser un instrument harmonique façon guitare ou piano.

Et, Keberle affirmant dans les notes de pochette que cette musique représente « le spectre le plus large que puisse atteindre la musique sud américaine », en adoptant une vision qui joue plus sur les potentiels que la pureté, il l’emmène vers d’autres sommets.


Ryan Keberle & Catharsis - Azul Infinito (Greenleaf Music)
www.ryankeberle.com