La danse version Jlin : le footwork fait travailler l'esprit et libère la tête

Chicago nous a donné le blues (sans offense pour la ville), a offert au monde la house music (quand même !), et continue depuis sans discontinuer (parce que ce ne serait pas possible, pas dans le domaine de l'envisageable) à produire une musique qu'on a tort d'enfermer dans un ghetto (ghetto house ! c'est vite dit) depuis qu'elle est redevenue une scène locale, évidemment noire, évidemment pauvre, appelée le "footwork" (encore une erreur de com, bête comme ses pieds ), parce qu'elle invite à des battles entre danseurs qui ont réinventé l'art des claquettes (c'est un peu exagéré). Jlin est une des rares femmes de ce milieu très fermé, qui ne tourne à peu près que sur la ville de Chicago, et son premier album :  "Dark Energy" (Planet Mu Records), un des dix meilleurs de 2015, prouve qu'elle est tout à fait capable de sortir le footwork, à tout point de vue, de ses trop étroites frontières. Comme en témoigne ce "Unknown Tongues" qui mélange acid, influences indiennes, et danse... zen.

Christian Perrot