La chasse à la Snarkitecture
"La chasse au Snark" est un livre de Lewis Carroll qui décrit 'l'impossible voyage d'un improbable équipage à la recherche d'une créature inconcevable". C'est sur ces prémices heureuses mais hasardeuses que Daniel Arsham et Alex Mustonen ont créé ce studio d'architecture intérieure pas tout à fait comme les autres qui s'applique à enquêter sur l'inconnu dans l'architecture - les moments indéfinissables créés en manipulant et en réinterprétant les matériaux existants, structures et programmes pour en retirer des effets spectaculairement inattendus.
Est-ce par amour du complexe qu'ils n'ont retenu comme toile de fond et moyen de leur petit jeu avec les formes et avec nous que le noir et blanc, à l'exclusion de toute autre couleur ? On l'admettra. Blanc de neige et noir de seiche. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer avec une tant grandiose déclaration d'intention, Snarkitecture, comme on peut en juger sur les oeuvres que nous avons retenues, fait dans le simple plutôt que le compliqué, le ludique plutôt que le mélancolique, le magique plutôt que le mystique. Au point de doter le grand hall du National Building Museum de Washington d'une Plage de 750 000 balles de plastique recyclable qui ont quand même une autre allure que l'horreur couleur gerbe dans laquelle les fast food péri-urbains font patauger nos gamins (là, la supériorité du blanc sur l'abus de la couleur saute aux yeux pour les soigner) pour digérer leurs frites. Le train dans la vitrine de Calvin Klein à New York est éternel et simple comme une invitation au départ. Le banc asymétriquement symétrique est parfait.
Idée pour l'instant gagnante du studio : travailler sur l'expérience et la mémoire du spectateur pour créer des moments d'émerveillement et d'interaction qui permettent aux gens de communiquer directement avec leur environnement, en transformant le familier en extraordinaire. Comme quoi la modernité peut avoir une vocation consensuelle.
Unik
http://www.snarkitecture.com